Le président panaméen José RaúlMulino a affirmé mercredi que Donald Trump « mentait de nouveau » à propos du canal de Panama, car son pays n'avait pas l'intention d'en remettre le contrôle aux États-Unis. « Une fois de plus, le président Trump ment. Le canal de Panama n'est pas en cours de restitution » et cette question n'a pas été abordée dans les discussions bilatérales, a déclaré M. Mulino sur X.
Hier, dans son discours devant les congressistes, Donald Trump a évoqué l'accord conclu entre Hutchinson et BlackRock pour le rachat des sites portuaires de la société hongkongaise. Un premier pas vers une restitution du canal aux Etats-Unis, sous-entendait le président américain. « Pour renforcer encore notre sécurité nationale, mon administration va reprendre le canal de Panama, et nous avons déjà commencé à le faire », a déclaré mardi soir le président américain, en référence à cet accord annoncé le même jour. Donald Trump avait menacé de reprendre le canal dès le jour de son investiture au motif qu'il est, selon lui, exploité par la Chine.
Mardi, à l'annonce de l'accord, les autorités du Panama s'étaient contentées de prendre acte de la vente prochaine des deux ports gérés par la société hongkongaise Hutchison aux deux extrémités du canal de Panama pour la somme de 19 milliards. « Il s'agit d'une transaction globale entre deux sociétés privées, motivée par leurs intérêts mutuels », a réagi la présidence du petit pays d'Amérique centrale, rapporte notre correspondant à Panama, Grégoire Pourtier.
Le communiqué indique seulement que « le gouvernement veillera à ce que les régulations et lois locales soient respectées » Mais le texte précise surtout que l'audit actuellement en cours sur le fonctionnement de ces deux infrastructures sera malgré tout finalisé. Cette inspection avait été diligentée il y a quelques semaines, alors que Donald Trump avait mis la pression, dénonçant une emprise de la Chine sur le canal.
L'accusation avait surpris, puisque le Panama a toute autorité sur le canal, et que Hutchison - présente au Panama depuis 1997, et dont la concession de 25 ans avait été renouvelée en 2021 - ne gérait que deux des ports de la zone, l'un des trois autres étant même déjà exploité par une société américaine. Le géant hongkongais a assuré que son retrait du Panama n'avait rien à voir avec les menaces de Trump.
Mais à voir désormais si le probable rachat des ports de Balboa et Cristobal par le consortium mené par BlackRock suffira à satisfaire le président américain.
Rfi