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L'élection présidentielle et les élections législatives se déroulent dimanche au Niger après une campagne sous tension. Le président sortant Mahamadou Issoufou brigue un deuxième mandat de cinq ans.

Les bureaux de vote ont ouvert, dimanche 21 février, à 8 h au Niger, où quelque 7,5 millions de Nigériens sont appelés aux urnes pour élire leur président. Le chef d'État sortant  Mahamadou Issoufou brigue un deuxième quinquennat face à une opposition qui agite le spectre de la fraude après une campagne tendue.

Les 25 000 bureaux de vote fermeront à 19h dans ce pays de 17,8 millions d'habitants parmi les plus pauvres de la planète et sous la menace des groupes jihadistes sahéliens et des islamistes armés de Boko Haram. Exception notable : la zone de Diffa (sud-est) où sévit Boko Haram a vu les bureaux ouvrir à 5h et ceux-ci fermeront à 17h, officiellement en raison d'une luminosité différente.

"Il n'y a pas de risque zéro, mais nous nous organisons pour tenir le pari de la sécurité le jour du vote", affirme le ministre de l'Intérieur Hassoumi Massaoudou.

Des forces de sécurité "patrouillent avec 1 000 véhicules 24 heures sur 24 sur l'ensemble du territoire (1,3 million de km2) avec au moins un véhicule pour 25 villages", dit-il.

La présidentielle est couplée à des législatives (un tour à la proportionnelle par région) et les résultats seront annoncés dans les cinq jours suivant le scrutin.

"Si Issoufou gagne au premier tour, c'est qu'il a triché"

Le président Issoufou, 63 ans, surnommé le "lion", annonce une victoire par "un coup KO" dès le premier tour alors que l'opposition, divisée, a promis de s'unir au second tour. Elle accuse le président de préparer un "hold-up" électoral, la crainte de troubles post-électoraux ayant commencé à gagner les esprits.

"Si Issoufou gagne au premier tour, c'est qu'il a triché. Dans ce cas-là, on va gréver [faire la grève] et il y aura bagarre", proclame sous couvert d'anonymat un militant de Hama Amadou, un des favoris du scrutin auquel participent 15 candidats.

Hama Amadou est incarcéré depuis novembre, accusé de trafic d'enfants dans un dossier de "droit commun" selon le pouvoir, mais "politique" selon le candidat qui espère aller "de la prison à la présidence".

La campagne a été marquée par des échauffourées entre partisans du président et opposants. Elle a été précédée de l'arrestation de personnalités, de l'annonce d'un putsch raté par le pouvoir, et le fichier électoral est contesté.

Élu en 2011 lors d'un scrutin organisé par la junte ayant renversé le charismatique Mamadou Tandja (1999-2010), Mahamadou Issoufou fait face à trois adversaires principaux : deux anciens Premiers ministres, Seyni Oumarou, de l'ex-parti du président Tandja, et Hama Amadou, ainsi que Mahamane Ousmane, premier président démocratiquement élu (1993-1996).

Avec AFP