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Le ministre de la Défense ivoirien est arrivé, samedi, à Bouaké pour tenter de désamorcer une mutinerie de soldats, qui s'étend à plusieurs villes du pays, dont la capitale économique Abidjan.

La situation reste tendue, samedi 7 janvier, en Côte d’Ivoire. Après Bouaké, la deuxième ville du pays, lemouvement de contestation des militaires mutins, réclamant une amélioration matérielle de leur sort, s’est étendu à plusieurs villes du pays, dont Abidjan, la capitale économique du pays.

"Il y a de nombreux tirs en l'air à l'intérieur du ministère de la Défense [à Abidjan]", a signalé un diplomate témoin de la scène.

Et d’ajouter que des mutins avaient pénétré à l'intérieur du QG de l'armée. Dans cette même ville, un journaliste de Reuters a vu des forces loyalistes, notamment des soldats de la Garde présidentielle, prendre position aux abords des trois ponts qui enjambent le lagon séparant le nord et le sud de la ville.

 

Lancé vendredi matin à Bouaké, déjà au centre d'une rébellion achevée en 2011, le mouvement s'est étendu à Daloa et Daoukro (centre), Korhogo et Odienné (nord) vendredi soir. Des coups de feu nourris ont été entendus dans la nuit à Khorogo dans le nord et des fusillades ont été signalées samedi à Man et à Touleupleu situés dans l'Ouest. Dans la journée de samedi, à Daloa, les accès de la ville étaient bloqués par des militaires, selon un correspondant de l'AFP

Le ministre de la Défense à Bouaké

Au même moment, le ministre de la Défense Alain-Richard Donwahi se trouvait à Bouaké, d'où est parti le mouvement de contestation, pour "écouter et trouver une solution" avec les chefs des mutins.

"Nous allons discuter avec nos hommes, recueillir leurs préoccupations, et trouver des solutions à cette situation qui est compréhensible mais déplorable", avait affirmé vendredi soir Alain-Richard Donwahi à la télévision nationale. "Nous sortons d'une crise et notre armée est en reconstruction; les choses n'avancent pas aussi vite qu'on pourrait l'espérer mais elles avancent quand même."

Le matin même, dans la deuxième ville du pays, retentissaient encore des "tirs de rafales et à l'arme lourde", a déclaré un journaliste de l'AFP.

Dans la seconde ville du pays, le ministre était attendu de pied ferme : "Depuis que nous avons écouté le ministre à la télévision, nous avons compris qu'il se prépare quelque chose contre nous. S'il veut venir pour négocier, il n'y a pas de problème. Mais s'ils veulent venir pour nous attaquer, nous sommes aussi prêts pour ça. C'est pourquoi nous ne voulons pas voir de commerçants dehors", a expliqué un soldat.

Les militaires révoltés réclament le paiement de primes, des augmentations de salaires, une promotion plus rapide entre les grades et des logements.