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Depuis plusieurs semaines, la ville de Boké fait face à une montée inquiétante des températures, dépassant parfois les 40°C. Cette chaleur extrême préoccupe vivement les habitants, qui pointent du doigt l’exploitation minière dans la région comme principale responsable. Mouctar Bah, président de la jeunesse locale, met en lumière les conséquences environnementales de cette activité, soulignant l'absence de mesures compensatoires telles que le reboisement.

Une situation climatique préoccupante

La hausse des températures à Boké est devenue un problème de plus en plus difficile à ignorer. "Le climat a changé, et la température a augmenté, atteignant parfois 40°C", témoigne Mouctar Bah. Il lève le voile sur une réalité alarmante : l’exploitation minière, sans initiatives adéquates pour restaurer la végétation, accentue la dégradation de l'environnement. "Les entreprises minières ne font pas assez pour compenser leur impact. Nous sommes trop menacés par elles", déclare-t-il, appelant à une action immédiate pour inverser cette tendance.

Un reboisement insuffisant face à l’urgence

Des efforts pour restaurer la végétation ont certes été menés dans la région, mais selon Mouctar Bah, ces initiatives demeurent insuffisantes face à l'ampleur des dégâts. Bien qu'une campagne de reboisement ait été lancée lors de la saison des pluies, notamment dans la localité de Tamaransy où plus de 1500 plantes ont été mises en terre, le président de la jeunesse déplore un manque de coordination et de suivi. "Nous avons planté des arbres, mais c'est loin d'être suffisant pour compenser l’ampleur de la déforestation", affirme-t-il.

Sangarédi, un autre point noir climatique

La situation est similaire dans la ville voisine de Sangarédi, également en proie à la chaleur étouffante. Oumar Bah, président de la jeunesse de la commune, témoigne des conditions climatiques extrêmes qui y règnent. "Même avec un climatiseur, la chaleur reste insupportable. À Sangarédi, la chaleur est encore plus intense, et les effets du changement climatique se font déjà sentir", explique-t-il.

Des initiatives limitées mais essentielles

Des actions ponctuelles ont cependant été entreprises. Outre le reboisement à Tamaransy, Oumar Bah évoque une autre initiative à Korera, où plus de 2000 plantes ont été plantées en collaboration avec le préfet de la région. Si ces efforts sont salués par les communautés locales, ils restent insuffisants face à l’ampleur de la crise environnementale.

Un avenir menacé sans action rapide

Pour Mouctar Bah, l’urgence est là. "Si nous ne réagissons pas rapidement, la situation ne fera qu'empirer d'année en année", avertit-il. Il appelle de toute urgence à des mesures concrètes de reboisement à grande échelle afin de restaurer l’équilibre écologique dans la région et de contrer les effets néfastes de l’exploitation minière. L’avenir de Boké, de Sangarédi, et de toute la préfecture semble aujourd’hui suspendu à la volonté politique de mettre en œuvre des actions ambitieuses pour lutter contre la déforestation et le réchauffement climatique.

Jean Tiby