La fracture du pénis n’est plus un simple secret de polichinelle. Ce sujet, longtemps occulté par les tabous sociétaux, touche de nombreux jeunes en Guinée, souvent dans le silence et la honte. La peur du jugement social les empêche de consulter des professionnels de santé, exposant ainsi leur santé à des risques considérables. Pourtant, cette affection, si elle n’est pas traitée rapidement, peut entraîner des conséquences graves, comme le dysfonctionnement érectile.
Dans un entretien exclusif avec notre avec nos confrères d’avenirguinée, le Dr Daouda Kanté, médecin chirurgien urologue-andrologue et enseignant à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, a éclairé les causes, les conséquences et le traitement de cette pathologie méconnue.
Une affection méconnue aux causes multiples
"La fracture du pénis, bien que rare, devient de plus en plus fréquente," explique Dr Kanté. Elle résulte principalement d’un traumatisme lors d’un rapport sexuel ou d’une tentative brusque de cacher une érection. « Le faux pas de la couette, » terme employé par le Dr Kanté, désigne un choc accidentel du pénis contre un os durant l’acte sexuel, souvent la cause principale de ces fractures.
Le traitement : une urgence chirurgicale
Le traitement de la fracture du pénis est une urgence chirurgicale. Dr Kanté insiste sur l’importance d’une intervention rapide : « Si le patient consulte dans les six heures suivant l’incident, la récupération est souvent rapide et sans séquelles. » En revanche, un retard peut provoquer des complications, notamment la formation de fibrose, qui compromettrait la fonction érectile.
Le regard critique sur les pratiques sexuelles
Dr Kanté souligne également les dérives des pratiques sexuelles actuelles, amplifiées par l’usage de drogues et l’influence des contenus pornographiques. « Le sexe est devenu un moyen de violence, de domination, » déplore-t-il. Il appelle à une éducation sexuelle responsable et au renforcement des valeurs sociétales pour prévenir ces accidents.
Conclusion : briser le silence pour éviter le pire
La fracture du pénis, bien qu’embarrassante, n’est pas une fatalité. Il est crucial de lever le voile sur ce sujet tabou, d’encourager les jeunes à consulter sans honte et de promouvoir une sexualité épanouie et sans risques. La prévention passe par l’information et l’éducation, des piliers essentiels pour éviter des conséquences aux lourdes répercussions.
Aziz Camara