C’est une vague silencieuse mais bien réelle qui déferle sur Ratoma. Depuis le début de l’année 2025, les cris des nouveau-nés résonnent plus que d’ordinaire dans cette commune de Conakry. L’officier d’état civil, Amadou Konia Camara, en a le registre bien rempli : 1 100 naissances enregistrées en seulement deux mois.
« Depuis mon arrivée en janvier, nous avons utilisé 11 registres pour tout consigner », confie-t-il à Guinee360.com, soulignant ainsi l’ampleur de cette explosion démographique. Un chiffre qui dépasse largement celui de l’année précédente, preuve que quelque chose a changé dans les habitudes administratives des habitants.
Et ce "quelque chose" a un nom : la sensibilisation. Une mobilisation tous azimuts impliquant les présidents des conseils de quartier et les chefs religieux a permis de faire passer un message simple mais crucial : chaque naissance doit être déclarée. Résultat, les familles se bousculent désormais à la mairie pour officialiser l’arrivée de leurs progénitures.
Fait notable, les filles sont en majorité parmi ces nouveaux citoyens de Ratoma. Un hasard ? Une tendance de fond ? L’officier d’état civil se garde bien d’émettre des hypothèses, mais le constat est là : les petites filles devancent les garçons dans les registres.
Et pendant que les nouveau-nés peuplent la commune, les alliances se scellent aussi à un rythme soutenu. 370 mariages ont été enregistrés depuis janvier, et plusieurs autres attendent encore d’être validés. Ratoma, en ce début d’année, ne dort visiblement pas : entre les pleurs des bébés et les chants nuptiaux, la vie suit son cours, dans un tourbillon de célébrations et de paperasse.
Amadou Diallo