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Le scandale des 800 milliards de francs guinéens (et selon certaines estimations, bien plus encore) met en lumière des failles structurelles et des jeux d’influence dans l’administration douanière guinéenne. Alors que la justice s’est saisie de l’affaire, deux directeurs, des comptables et des transitaires ont déjà été écroués, mais l’enquête semble encore loin de livrer tous ses secrets.

La guerre des clans au sommet

Derrière ce détournement massif, un affrontement féroce entre clans semble agiter la direction de la Douane. Les partisans du directeur général -qu’on décrit comme moins téméraire que son adjoint-, et ceux de son adjoint s’accusent mutuellement d’être responsables de la fraude. Chaque camp met en avant des dossiers compromettants impliquant leurs adversaires, au point de transformer cette affaire en une véritable guerre de tranchées. Les tensions internes pourraient bien faire de nouvelles victimes, et faire tomber de nouvelles têtes. Au gré des révélations.

Une fraude facilitée par des failles techniques

L’un des éléments déclencheurs de ce scandale semble être l’effondrement du Système douanier automatisé (SYDONIA), il y a quelques mois. L’absence de système de secours (back-up) a permis à des pratiques frauduleuses de prospérer, aggravant une situation déjà critique. Selon des experts, cette faille technique a offert un boulevard aux fraudeurs, mettant en exergue les lacunes technologiques et organisationnelles de l’administration douanière.

Les signes extérieurs d’une corruption enracinée

Ce scandale met également en lumière un train de vie ostentatoire -pour reprendre Dadis-, qui contraste avec les moyens officiels des douaniers. Dans la capitale, il n’est pas rare de voir ces derniers dépenser sans compter sur les places publiques, soutenir des artistes ou financer des manifestations populistes. Les immeubles surgissant un peu partout à Conakry, parfois attribués à des douaniers, nourrissent davantage les soupçons d’enrichissement illicite.

Et ce n’est pas tout : un ministre en exercice serait également visé dans cette affaire. Accusé d’avoir entretenu des relations douteuses avec certains ‘‘petits’’ de la Douane, il aurait profité de nombreuses transactions troubles, renforçant l’idée que cette affaire dépasse les simples murs de l’administration douanière.

Une enquête incomplète ?

Alors que les enquêtes préliminaires s’intéressent principalement aux transitaires et aux agents douaniers impliqués, une question cruciale reste en suspens : pourquoi les importateurs, véritables bénéficiaires de cette fraude, ne sont-ils pas inquiétés ? Ces derniers, qui auraient pu tirer parti de l’effondrement du système pour minimiser les taxes ou détourner des fonds, échappent pour l’instant à tout examen minutieux. Cette situation soulève des doutes quant à l’impartialité et à la portée de l’enquête.

Une justice face à un défi de taille

L’affaire des 800 milliards dépasse largement le cadre d’un simple détournement de fonds : elle révèle un système gangréné par des luttes de pouvoir, des carences structurelles et une gouvernance défaillante. Pour restaurer la confiance des citoyens, la justice devra aller au bout de ses investigations, en incluant tous les acteurs impliqués, quels que soient leurs statuts ou leurs connexions.

Au-delà de l’affaire en cours, c’est une réforme en profondeur du système douanier qui s’impose, avec une modernisation des outils, une gestion transparente et des contrôles renforcés. Sans cela, le risque de voir se reproduire un scandale d’une telle ampleur reste élevé, et la crédibilité de l’État pourrait en sortir durablement affaiblie.

En attendant, l’opinion publique observe, sceptique, les développements de cette affaire qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

Source : guinee7.com