Les cieux s’assombrissent encore sur les régies financières en Guinée. Après les arrestations fracassantes des anciens Directeurs Généraux des Douanes et de l’Office Guinéen de Publicité, c’est au tour de Mory Camara, le Directeur Général des Impôts, de se retrouver au cœur d’une tourmente judiciaire. Ce feuilleton, qui semble interminable, nous donne à voir les coulisses d’une gestion chaotique où les scandales financiers se suivent et se ressemblent.
Selon les révélations d’africaguinee.com, Mory Camara est impliqué dans un dossier de dégrèvement fiscal douteux. Une affaire aux allures de bombe à retardement, avec un manque à gagner estimé à plus de 800 milliards de francs guinéens. Une somme astronomique, qui pousse à se demander comment de telles pratiques peuvent encore sévir en plein 21ème siècle.
Le 27 décembre dernier, Camara a été placé en garde à vue. Depuis, il enchaîne les auditions marathon par les enquêteurs du service central chargé de la lutte contre la délinquance économique et financière. Ces interrogatoires, qui s’inscrivent dans le cadre d’une enquête préliminaire, visent à faire toute la lumière sur cette affaire aux ramifications complexes.
Le spectre de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières) plane désormais sur le sort de Camara. Placera-t-elle l’ancien Directeur Général sous mandat de dépôt ou choisira-t-elle la voie de la liberté provisoire ? Le suspense reste entier, et les prochains jours s’annoncent cruciaux.
Au-delà des chiffres et des procédures, cette affaire interroge sur l’état des institutions financières en Guinée. Une répétition de drames économiques où les mêmes scénarios de détournements et de malversations éclaboussent tour à tour les dirigeants. L’impunité a-t-elle enfin trouvé sa fin ? Ou assiste-t-on simplement à un énième épisode de cette tragédie économique nationale ?
Alors que les Guinéens scrutent l’horizon, une seule question demeure sur toutes les lèvres : à qui le tour ?
Aziz Camara