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Parler de rigueur budgétaire en Afrique, et plus particulièrement en Guinée, c’est évoquer une posture que peu de gouvernements osent adopter face aux pressions populaires et aux aléas économiques. Pourtant, les récents propos du ministre de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah, apportent un éclairage qui ne manque pas d’intérêt. Selon lui, une gestion stricte et rigoureuse des finances publiques permet à la Guinée de maintenir un équilibre économique enviable dans un contexte mondial pour le moins chaotique.

Des chiffres qui parlent

Le ministre a défendu le bilan du gouvernement en mettant en avant des performances économiques remarquables. Avec un taux de croissance de 6,1 %, soit le double de la moyenne de l’Afrique subsaharienne, la Guinée se positionne comme un modèle de résilience économique. « Malgré l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures, nous avons réussi à stabiliser le niveau de croissance. C’était un pari difficile, mais nous l’avons tenu », a-t-il déclaré, en s’appuyant sur les certifications du FMI et de la Banque mondiale. Une manière subtile de rappeler que les résultats obtenus ne relèvent pas de l’autosatisfaction, mais bien de constats externes.

Le déficit budgétaire, maintenu autour de 3 %, contraste également avec la situation de pays voisins comme le Sénégal, où ce chiffre atteint 7 %. En conséquence, le taux d’endettement de la Guinée reste parmi les plus faibles du continent, à hauteur de 32 %. Une stratégie qui permet au pays de préserver des marges de manœuvre pour financer des investissements stratégiques sans tomber dans le piège des remboursements étouffants.

La discipline comme levier

Mais d’où vient cette performance ? Selon Mourana Soumah, tout repose sur une discipline budgétaire inédite. « Nous n’avons pas recours à la planche à billets. Ce que nous encaissons est directement utilisé pour couvrir les dépenses d’investissement », a-t-il précisé. Une déclaration qui tranche avec les pratiques de nombreux pays africains où la création monétaire alimente une inflation galopante et réduit le pouvoir d’achat des citoyens.

Ce souci de rigueur s’accompagne également d’une volonté affichée de préserver la souveraineté économique. En limitant le recours à l’endettement, la Guinée se libère des contraintes imposées par les bailleurs de fonds internationaux. Cette stratégie, si elle n’est pas sans sacrifices, semble porter ses fruits.

Un modèle à généraliser ?

Alors que plusieurs pays africains s’enlisent dans des crises d’endettement, le modèle guinéen interpelle. Peut-on vraiment allier rigueur budgétaire, croissance économique et souveraineté nationale ? La réponse semble affirmative, à condition de faire preuve de volontarisme politique et de transparence dans la gestion des finances publiques.

Pour autant, le tableau n’est pas totalement exempt d’ombres. Maintenir une croissance économique durable tout en répondant aux attentes sociales est un équilibre fragile. Les défis structurels de la Guinée, notamment en matière d’éducation, de santé et d’infrastructures, restent immenses. La rigueur budgétaire ne doit pas devenir une fin en soi, mais plutôt un outil pour bâtir un développement inclusif et équitable.

En fin de compte, le modèle guinéen offre une leçon essentielle : la souveraineté économique passe avant tout par une gestion responsable des ressources nationales. Une voie difficile, mais qui pourrait bien inspirer d’autres pays en quête de stabilité et de prospérité.

Alpha Amadou Diallo