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Face à une fiscalité jugée écrasante et à une baisse drastique de leurs revenus, les acteurs de la monnaie électronique en Guinée annoncent une grève illimitée à partir du 20 février. À travers un discours virulent, ils dénoncent les pratiques d’Orange Finance Mobile Guinée et interpellent les autorités pour éviter un effondrement du secteur.

Cette décision fait suite à une série de revendications restées sans réponse, notamment la baisse des commissions imposée par Orange Finance Mobile Guinée et l’application d’une retenue à la source de 20 % sur les commissions des points de vente.

Un secteur en crise

Dans un discours marqué par une vive indignation, les représentants syndicaux ont dénoncé des décisions jugées arbitraires et lourdes de conséquences pour les milliers de travailleurs du secteur. « Trop, c’est trop ! » ont-ils martelé, déplorant une réduction drastique de leurs revenus et une taxation qu’ils estiment excessive.

« Nous permettons aux citoyens de transférer leur argent et de faire face aux urgences du quotidien. Mais aujourd’hui, nous sommes menacés de disparition ! » a alerté un porte-parole du syndicat. Selon eux, si la retenue de 20 % venait à être appliquée, les points de vente se retrouveraient avec une fiscalité atteignant 43 %, mettant en péril plus de 150 000 emplois directs.

Un appel à l'État

Outre leurs revendications économiques, les syndicalistes dénoncent également un scandale financier ayant touché leurs collègues de Dubréka. « 335 millions de francs guinéens ont été injustement dérobés à des points de vente par un promoteur de deux sociétés de distribution d’Orange Money », ont-ils révélé, exigeant la restitution immédiate des fonds.

Face à ce qu’ils qualifient de « massacre économique et social », les grévistes en appellent aux plus hautes autorités du pays. Ils sollicitent l’intervention du président Mamadi Doumbouya afin d’éviter un effondrement du secteur. « Monsieur le Président, plus de 150 000 emplois sont menacés. Des familles entières vivent dans l’angoisse. Nous avons besoin de vous ! », ont-ils plaidé.

Vers un bras de fer ?

Malgré plusieurs tentatives de dialogue avec Orange Finance Mobile Guinée, les discussions seraient restées lettre morte, selon le syndicat. Face à cette situation, ils affirment être prêts à aller jusqu’au bout pour défendre leurs droits.

Les revendications principales portent sur :

  • L’augmentation des commissions à 65 % sur les retraits et à 9,30 % sur les dépôts.
  • L’annulation de la retenue de 20 % sur les commissions.
  • Le remboursement des fonds disparus à Dubréka.

Les acteurs du secteur appellent également la FESABAG et les autres organisations syndicales à les soutenir dans ce combat, affirmant qu’il en va de l’avenir de la profession.

À quelques jours du début de la grève annoncée, les regards sont tournés vers Orange Finance Mobile Guinée et le gouvernement pour une éventuelle issue à cette crise qui pourrait fortement perturber les transactions financières à travers le pays.

Saliou Keita