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La récente sortie médiatique d’Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement guinéen, vient lever le voile sur une question qui n’en était finalement plus une : le général Mamadi Doumbouya sera candidat à la prochaine élection présidentielle. « Sa candidature est une évidence », a-t-il affirmé dans un entretien avec ’’ Le Monde’’. Mais au-delà de la simple confirmation, ces propos soulèvent une série d'interrogations profondes quant à l’avenir politique de la Guinée.

Pour Ousmane Gaoual Diallo, le maintien du général Doumbouya au pouvoir est indispensable à la poursuite des réformes engagées depuis son arrivée à la tête de la transition. « Nous avons besoin de sa rigueur », martèle-t-il, semblant ainsi faire fi des principes démocratiques qui devraient guider une telle transition. Si la rigueur est louable, doit-elle pour autant se substituer à l’alternance démocratique ?

L’argument avancé par le porte-parole, selon lequel « les autres candidats ne pourront jamais être majoritaires », interpelle. Il renvoie à une vision fataliste de la politique guinéenne, où la compétition électorale ne serait qu'une illusion vouée à l’échec face à une figure omnipotente. Mais plus encore, il justifie indirectement une forme de continuité autoritaire, où toute tentative de coalition ou d’opposition serait synonyme d’instabilité, voire de chaos. Ce discours laisse craindre que la candidature de Doumbouya ne soit pas simplement une option parmi d'autres, mais la seule voie possible selon les autorités actuelles.

La réaction de l'opposition, elle, ne s'est pas faite attendre. Depuis des mois, celle-ci accuse la junte d’avoir pour ambition de s’éterniser au pouvoir, sous couvert de réformes et de stabilité. Le discours de M. Diallo ne fait que renforcer ces inquiétudes, alors que la promesse d’une transition vers un régime civil semble s’éloigner de plus en plus. 

Alors, que reste-t-il de cette transition censée remettre la Guinée sur les rails de la démocratie ? La perspective d’une candidature de Mamadi Doumbouya, loin d’être un signe de continuité bénéfique, pourrait bien marquer un retour en arrière. Ce chemin, déjà emprunté par tant de pays africains, finit souvent par éroder les fondements mêmes de la démocratie.

En définitive, la Guinée se trouve à la croisée des chemins. Entre la poursuite des réformes sous la houlette d’un chef militaire candidat, et la possibilité d'une véritable alternance démocratique, le choix qui s’offre à la nation ne devrait pas être celui de l’inévitable, mais celui de la liberté.

Ousmane Sibé Fofana