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Le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) monte au créneau. L'organisation de la société civile critique sévèrement le bilan officiel communiqué par le gouvernement suite à la tragédie survenue le 1er décembre à N’zérékoré, lors de la finale du tournoi de la refondation, un événement organisé par l’Alliance des jeunes leaders de la Forêt (AJLF). Selon le FFSG, les chiffres annoncés, soit 56 morts, ne reflètent pas l'ampleur réelle du drame et traduisent une tentative de dissimulation des faits.

Un traumatisme qui ravive les souvenirs du 28 septembre 2009

Pour le FFSG, cette tragédie réveille chez les Guinéens des blessures encore ouvertes, notamment celles des violences du 28 septembre 2009. Dans une déclaration rendue publique, le Forum appelle à une solidarité nationale pour exiger une justice "équitable et proportionnée à l'ampleur de la catastrophe".

Divergences majeures sur le bilan des victimes : alors que le gouvernement évoque 56 morts, d'autres sources, notamment des organisations de défense des droits de l’homme et le Conseil supérieur de la diaspora forestière, avancent des estimations beaucoup plus lourdes, entre 135 et 300 morts. Ces écarts alimentent les soupçons du FFSG quant à une "manipulation des chiffres" par les autorités.

Appel à des actions fortes et indépendantes

Le FFSG, tout en saluant le deuil national de trois jours décrété par les autorités, déplore une gestion qu’il qualifie de "précipitée et opaque". "Le peuple guinéen attend encore les conclusions des enquêtes sur des drames passés, comme l'incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum. Aujourd’hui, il est essentiel d’établir la vérité sur ce qui s’est réellement passé à N’zérékoré", souligne la plateforme.

Le Forum appelle les ONG et les organisations de défense des droits de l’homme à s’impliquer en tant que parties civiles, comme lors des événements de 2009. Il recommande également :

  • La création d’une commission d’enquête indépendante avec l'appui de la communauté internationale.
  • Une assistance psychosociale, médicale et financière aux victimes.
  • La détermination des responsabilités des organisateurs, des autorités locales et nationales, ainsi que des forces de sécurité impliquées.

Une mobilisation qui s’étend

Ce nouvel appel du FFSG pourrait galvaniser d'autres mouvements citoyens et organisations internationales à réclamer des réponses transparentes. Alors que les plaies du passé restent béantes, les Guinéens, eux, exigent désormais des actes concrets pour restaurer leur confiance en la justice et les institutions.

Saliou Keita