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Un an s’est écoulé depuis le tragique incendie du dépôt d’hydrocarbures de Coronthie, dans la commune de Kaloum. Un an de douleurs, de promesses non tenues et d’attente interminable pour des familles brisées. Mercredi, lors d’une cérémonie de prière en hommage aux victimes, les sinistrés ont à nouveau crié leur détresse. Mais, dans l’indifférence quasi totale, leurs voix semblent se perdre dans le vide.

Des enquêtes fantômes et des responsabilités diluées

Rappelez-vous : au lendemain du drame, les autorités guinéennes avaient promis des enquêtes « rigoureuses » et des sanctions « exemplaires ». Un an plus tard, toujours rien. Pas le moindre rapport officiel, pas la moindre conclusion rendue publique. Le silence gouvernemental s’apparente désormais à une insulte à la mémoire des disparus.

Mamoudou Cifokè Touré, porte-parole des sinistrés, exprime avec une amertume palpable ce sentiment d’abandon :

« Nous avons vécu un an de tristesse et de déception. Nous sommes les oubliés de la République. Le gouvernement avait déclaré qu’il s’agissait d’un présumé incendie criminel, une thèse que nous soutenons également. Mais pourquoi, après tout ce temps, aucune enquête n’a abouti ? »

Ce cri du cœur illustre le désespoir d’une communauté qui réclame, avant tout, la vérité. Une vérité qu’on semble vouloir étouffer sous des discours officiels et des promesses creuses.

Une gestion trouble des aides humanitaires

Si l’absence de résultats d’enquête indigne, la gestion des aides reçues après le drame scandalise tout autant. Des centaines de tonnes de ciment, des feuilles de tôle, des vivres... Autant de dons mobilisés grâce à la solidarité nationale et internationale, mais dont l’utilisation reste un mystère total.

« Tout ce qui a été collecté est passé par le gouvernement. La presse en était témoin. Pourtant, nous n’avons reçu que quelques vivres et de maigres sommes d’argent. Mais où sont passés les milliers de tonnes de ciment et les feuilles de tôle destinées à reconstruire nos maisons ? » s’indigne Mamoudou Cifokè Touré.

Le porte-parole dénonce une distribution arbitraire, sans transparence :

« Nous ignorons qui compose le comité de gestion de crise. Même les vivres sont donnés à qui ils veulent, comme ils veulent, quand ils veulent. »

Un combat pour la dignité

Les sinistrés de Coronthie refusent de baisser les bras. Ils continuent de réclamer justice et réparation, déterminés à ne pas laisser leurs souffrances sombrer dans l’oubli. Mais face à un État sourd et une administration opaque, leur combat semble, hélas, celui de David contre Goliath.

Ce drame, qui aurait dû mobiliser toutes les forces de la nation, semble s’effacer peu à peu de la mémoire collective. Pourtant, pour ces familles endeuillées et démunies, le temps ne guérit rien. Chaque jour qui passe sans réponse ravive leur douleur et renforce leur détermination.

Combien de temps encore les sinistrés de Kaloum devront-ils attendre avant d’obtenir vérité et justice ? À l’heure où les promesses s’évanouissent, seul un sursaut de conscience des autorités pourrait empêcher que ce désastre humain ne devienne un épisode tragique définitivement enfoui dans les méandres de l’oubli.

Abdoul Chaolis Diallo