Lors de l'assemblée générale de l'UFDG, tenue le 21 décembre 2024, KalémodouYansané a vivement critiqué la méthode utilisée par le gouvernement guinéen pour gérer le rapatriement des Sierra-Léonais et a réaffirmé la position du parti sur la gestion des dossiers sensibles.
Ce samedi, plusieurs cadres, militants et sympathisants de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) se sont réunis au siège national pour leur traditionnelle assemblée générale hebdomadaire. La rencontre, présidée par le vice-président chargé des affaires économiques, a permis de discuter de plusieurs sujets d'actualité, notamment la question du rapatriement des Sierra-Léonais.
Dans son intervention, KalémodouYansané, figure influente du parti, a exprimé son désaveu face à la méthode brutale employée par l'État pour résoudre cette situation. Bien que l'UFDG condamne fermement la consommation de drogues sous toutes ses formes, Yansané a précisé que le parti s'oppose tout autant à l'usage de méthodes répressives et non conformes à la réglementation en vigueur pour traiter de tels dossiers.
« Il faut le dire clairement : la deuxième économie de la Sierra Leone repose sur les Guinéens vivant dans ce pays. L'UFDG a toujours condamné la consommation de drogues, qu'il s'agisse de chanvre indien, d'héroïne, de kush, etc. Nous rejetons fermement ces pratiques qui dépriment la jeunesse, car elle est l'avenir du pays. Mais il est également inacceptable de traiter ces dossiers de manière brutale, par des lois non conformes ou des méthodes inhumaines. Quand des consommateurs de drogue, qu'ils soient Guinéens ou étrangers – qu'ils viennent de Sierra Leone, de Côte d'Ivoire ou d'ailleurs – sont arrêtés, ils doivent être présentés à un juge qui tranchera en fonction des preuves », a-t-il affirmé.
Poussant plus loin son argument, Yansané a lancé un avertissement à l’égard du gouvernement guinéen. « On ne peut pas procéder par rafles, comme dans une pêche au filet, en prenant tout ce qui se trouve sur le passage. Ce n'est pas juste d'arrêter des gens, de les embarquer et de les renvoyer à la frontière en leur ordonnant de repartir chez eux. Ce sont des Africains, pour la plupart des Guinéens, et vous oubliez qu'en réagissant ainsi, cela engendre des représailles contre nos ressortissants ailleurs. Le monde est devenu interdépendant. Dès que cette nouvelle a circulé en Sierra Leone, nous avons reçu des plaintes de nos compatriotes qui en subissent les conséquences », a-t-il souligné.
Pour conclure, ce proche de Cellou Dalein Diallo a mis en garde les autorités guinéennes contre les risques de cette approche. « Ce n'est pas le gouvernement sierra-léonais qui donne des ordres pour réagir de cette manière, mais des Sierra-Léonais d’origine mandingue ou temné, qui veulent rendre la pareille après avoir vu leurs proches expulsés de Guinée. Avant de prendre une décision, il faut toujours mesurer les conséquences », a-t-il averti.
Fatimatou Diallo