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L’état de droit est-il encore une priorité en Guinée ? La question se pose avec acuité alors que les avocats de l’ancien Premier ministre, Dr Ibrahima Kassory Fofana, montent au créneau pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’« acharnement judiciaire ». À travers une conférence de presse tenue à la CRIEF, ils pointent une justice instrumentalisée et mettent en exergue des incohérences troublantes dans la gestion de ce dossier, sur fond d’accusations de dérive politique.

Une affaire aux relents politiques ?

Derrière les prétentions d’impartialité, les avocats de Kassory Fofana, Me Dinah Sampil et Me Sidiki Bérété, dénoncent une procédure émaillée d’irrégularités. Selon eux, les accusations portées contre leur client tiennent davantage d’une vendetta politique que d’une quête de justice. « Il s’agit clairement d’un acharnement politique pour empêcher notre client de poursuivre ses activités électorales », a martelé Me Sampil, rappelant que la justice doit rester un rempart contre les abus de pouvoir.

Cette affaire, liée à une somme de 15 milliards de francs guinéens, semble davantage être un prétexte qu’une véritable enquête pénale. Les fonds incriminés, issus de l’Agence Nationale d’Inclusion Économique et Sociale (ANIES), servent à tisser une narrative qui justifie l’éloignement politique de Kassory Fofana, estime Me Bérété. L’objectif, selon lui : légitimer une exclusion du jeu électoral par des moyens judiciaires.

Une justice à deux vitesses ?

Les critiques ne s’arrêtent pas là. Les avocats soulignent des contradictions flagrantes dans l’administration du dossier. Me Sampil questionne : « Si le parquet affirme vouloir accélérer la procédure, pourquoi ne pas organiser l’audience rapidement ? » Cette lenteur calculée nourrit un sentiment d’inquiet, renforçant l’idée d’une justice à deux vitesses.

À cela s’ajoute le refus de permettre à l’ancien Premier ministre de recevoir des soins appropriés, malgré son état de santé. Un traitement que ses avocats considèrent comme inhumain et en contradiction totale avec les droits fondamentaux reconnus à tout justiciable.

Récusation ou stratégie d’obstruction ?

L’un des points saillants de cette affaire reste la demande de récusation du juge Yagouba Conté, accusé de partialité. Me Sampil insiste sur le caractère légitime de cette procédure, rappelant que « le droit de récusation existe pour garantir une procédure équitable, mais il ne doit pas devenir un outil de blocage ». Pour autant, les avocats rejettent les accusations de connivence entre leur client et le juge, qualifiant ces insinuations de « tactiques dilatoires » destinées à discréditer leur requête.

Une réforme judiciaire urgente

Au-delà du cas Kassory Fofana, cette affaire révèle les failles profondes du système judiciaire guinéen. Comparant la situation à celle d’autres pays africains, Me Sampil déplore : « Au Sénégal, certains juges ont osé défier les pressions politiques. En Guinée, aucun magistrat ne semble avoir ce courage. Une justice sous influence est une justice dangereuse. »

Face à ces dérives, les avocats appellent à une réforme profonde du système judiciaire. Une réforme qui passe par l’indépendance des magistrats, le respect des droits fondamentaux et une procédure équitable pour tous. Ce combat pour une justice impartiale, au-delà du sort de Kassory Fofana, est celui de tous les Guénéens aspirant à un État de droit digne de ce nom.

Le cas Kassory Fofana ne doit pas être une opportunité de plus pour la politique de s’immiscer dans la justice. Il doit au contraire sonner comme un signal d’alarme : le temps est venu de restaurer l’autorité morale et l’indépendance de nos institutions judiciaires.

Algassimou L Diallo