Depuis un mois, le silence persiste autour de la disparition de Habib Marouane Camara, journaliste enlevé le 3 décembre dernier par des gendarmes, selon plusieurs témoignages. Alors que les festivités de fin d'année auraient dû être une période de joie, sa famille vit dans une angoisse insoutenable.
Privés de leur père, ses enfants n’ont pas eu droit aux cadeaux de Noël ni aux moments de bonheur dans les parcs de loisirs. Pire encore, ils sont hantés par une question répétée : « Maman, où est papa ? ». Face à leur insistance, Maria, la mère, tente de préserver une illusion : « Papa a voyagé, il va revenir bientôt. » Mais cette réponse ne convainc plus. Les enfants savent que, même en déplacement, leur père trouve toujours le moyen de les appeler en vidéo.
Cette absence brutale met en lumière un aspect souvent ignoré des enlèvements : l’impact dévastateur sur les familles laissées derrière. Ces ruptures imposées sapent non seulement le lien familial, mais aussi le rôle protecteur et réconfortant qu’un père peut offrir.
Dans une maison où la mère est enceinte, cette absence est d’autant plus lourde à porter. Les médecins le rappellent souvent aux futurs pères : « Veillez à éviter tout stress ou souci à votre épouse, car cela peut nuire à sa santé et à celle du bébé. » Mais que dire lorsque c’est la violence d’un système qui impose ce stress, privant une femme de son soutien le plus précieux ?
À travers l’histoire de Habib Marouane Camara, c’est une tragédie humaine qui se dessine : celle des familles brisées par l’arbitraire, où l’absence d’un père devient une blessure ouverte, à la fois pour l’épouse et pour les enfants.
Les questions restent sans réponse. Qui est responsable ? Pourquoi ce silence ? Et surtout, où est Habib Marouane Camara ?
Aziz Camara