La mobilisation orchestrée par les Forces vives de Guinée, le lundi 6 janvier 2025, réclamant la fin de la transition politique, s'est soldée par un bilan tragique. Deux personnes ont perdu la vie, dont un adolescent, dans les rues de Conakry. Un événement qui suscite l'indignation et soulève des questions sur la gestion de la transition par le pouvoir en place.
Boubacar Biro Barry, vice-coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée, a vivement réagi face à ces nouvelles pertes humaines. « Ces tueries sont inacceptables, » s'insurge-t-il, pointant du doigt les promesses non tenues du général Mamadi Doumbouya. À l'avènement du CNRD, le chef de l'état avait assuré qu'aucun Guinéen ne mourrait pour des raisons politiques. Pourtant, la réalité sur le terrain semble bien différente.
Les manifestations, souvent émaillées de violences, ont vu plusieurs jeunes tomber sous les balles, exacerbant le climat de tension. Pour Biro Barry, ces actes rappellent les heures sombres de l'histoire du pays. « On ne peut pas continuer à gouverner par la force et la terreur. Les erreurs du passé deviennent des fautes du présent, et elles s'amplifient chaque jour, » déclare-t-il avec amertume.
Le militant de la société civile déplore un manquement aux engagements pris par les autorités lors de la prise de pouvoir. « Si le serment et la parole donnée avaient été respectés, nous aurions évité ces dérives. Mais ce sont des loups habillés en agneaux, des braqueurs déguisés en libérateurs, des manipulateurs maquillés en sauveurs, » fustige-t-il.
Face à cette situation, Biro Barry appelle le peuple à prendre ses responsabilités. « La fourberie étant démasquée, il revient au peuple conscient et résilient de choisir sa liberté. Une liberté sans laquelle il n'y a aucune dignité, » lance-t-il, exhortant à l'union et à la solidarité pour surmonter cette crise.
Le drame de Conakry résonne comme un échec pour le pouvoir en place et pose la question de l'avenir de la transition en Guinée. Le peuple, las des promesses non tenues, semble plus que jamais déterminé à faire entendre sa voix.
Saliou Keita