On en a assez que l’Etat reste indiffèrent quand une communauté entière est publiquement insultée en Guinée, face aux agissements de nature à générer des haines et conflits ethniques !
Chers compatriotes,
Depuis le 5 janvier 2025, le blogueur chanter Jack Woumpack multiplie des sorties pour insulter toute la communauté peule, accusée de vouloir aussi diriger la Guinée où ils seraient étrangers par rapport aux citoyens des trois autres régions du pays. Ce chanteur va jusqu’à faire des affirmations fallacieuses selon lesquelles le Fouta avait signé un pacte avec Samory que ses fils renoncent à la politique pour diriger la Guinée, une responsabilité que les Peuls laissent aux trois autres communautés selon lui (Malinkés, Soussous et les Forestiers qui ne sont d’ailleurs pas une communauté, mais plusieurs ethnies différentes au Sud du pays).
Chers compatriotes, quand on sait qu’au temps de Samory, la Guinée n’existait même pas encore, on pourrait être tenté de penser que visiblement l’homme en question est un inculte et soulard qui ne mérite point d’être écouté. Cependant, une génération tout entière a été abreuvée et intoxiquée avec des telles âneries par le premier régime du PDG et ses idéologues, parce que les principaux opposants de Sékou Touré étaient de l’ethnie peule. Donc, en tant que Guinéen engagé à combattre l’obscurantisme et la xénophobie, nous ne saurons rester indifférents devant ces manquements graves à l’histoire, aux droits fondamentaux et à l’honneur de tout une communauté guinéenne. Nous devons non seulement rétablir la vérité, mais aussi engager une action judiciaire contre cet individu nocif aux motivations racistes, ethnicistes. D’autant plus qu’il récidive !
En effet, Chers compatriotes, au temps de Charles Wright, ministre de la Justice en Guinée, Jack Woumpack a été arrêté le vendredi 9 juin 2023 pour avoir tenu des propos sur les réseaux sociaux qui sont de nature à porter atteinte à l’unité nationale, à l’honneur, mais aussi à la dignité d’une ethnie en la diffamant et proférant des propos injuriant à son encontre.
Du 5 au 8 janvier 2025, il sort 4 vidéos d’attaque contre la même communauté, comme s’il a signé un contrat avec quelqu’un pour jouer ce rôle ! Dans la première vidéo de cette série, il prône clairement le massacre des Peuls par les trois autres comme solution en Guinée. Le titre choisi pour cette publication :
« MASSACRE DE 3 CONTRE 1 IL EN FAUT EN GUINÉE POUR STABILISER LE PEUPLE »
Disons-le sincèrement, si cet homme ose récidiver de la sorte et aussi publiquement, c’est parce qu’il croit être désormais garanti d’impunité totale en Guinée, parce qu’il s’inscrit dans le cadre du soutien au régime CNRD. Il le dit d’ailleurs dans la vidéo du 8 janvier 2025, 14 : 11, dans laquelle il qualifie les Peuls de bœufs.
Il y a juste quelques jours, la justice guinéenne a condamné un leader politique à 2 ans de prison ferme pour « Offense au chef de l’Etat ». Ce, selon Jeune Afrique qui cite la défense, pour avoir « appelé les chefs religieux guinéens à sortir de leur silence » sur la situation dans le pays, et pour avoir qualifié d’« incompétent » le CNRD.
Nous attendons de voir ce que ce même Etat du CRND va faire contre ce récidiviste qui s’en prend aux fondements de la République et offense toute une ethnie du pays de la pire des manières.
Je reste convaincu, pour ma part, que si Charles Wright avait mis fin à de telles pratiques, c’est parce qu’il mettait en œuvre la volonté du CNRD et des instructions du chef de l’Etat Mamadi Doumbouya, d’éradiquer ce fléau en Guinée. Qu’en est-il maintenant avec le CNRD politique ? Attendons de voir !
En ce qui concerne l’idée que les Peuls sont des étrangers, commerçants et éleveurs nouveaux venus en Guinée, donc devant avoir moins de droits, cette mentalité est devenue réelle et répandue en Guinée. La discussion que j’ai eue avec un certain Abdoulaye Fadiga dans le forum des Forces Vives de Guinée en est une parfaite illustration. Cet homme à qui je ne m’adressais pas s’était offusqué que j’ai affirmé dans mon texte du début janvier 2025 que Mamadi Doumbouya ne doit pas suivre le chemin des premiers et précédents dirigeants Sékou Touré, Lansana Conté, Dadis et Alpha Condé qui ont détruit et refusé la démocratie en Guinée. Ce qui est à l’origine de nos difficultés actuelles. Ci-dessous, l’essentiel de notre échange :
Bonjour M. Fadiga !
Extrait de son texte :
« Mon frère tu dit tout et rien.tu a besoin d’apprendre l’histoire de la création de cette nation pour parler de la chronologie des faits historiques qui ont marqué l’histoire de l’évolution de notre pays ».
Ma réponse :
Ah bon, vous êtes historien ? Dieu merci !
Jusqu’au 9 mars 1893, la Guinée n’existait pas. C’était la colonie des Rivières du Sud, situées entre la colonie portugaise du Rio Grande au nord, l’Imamat du Fouta-Djalon à l’ouest et la colonie anglaise des Scarcies, au sud.
Le 10 mars 1893 la colonie des Rivières du Sud prend le nom de Guinée française.
On dit que cette nation GUINÉE a été née d’abord par l’union de la Basse Côte et du Fouta après la victoire sur Almamy Bocar Biro Barry en 1896. La Haute Guinée qui était plus du Soudan français appelé MALI aujourd’hui a été rattaché plus tard à la Guinée (Le 17 octobre 1899).
Vous avez tellement falsifié l’histoire de ce pays que beaucoup, y compris des Foutaka, pensent aujourd’hui que les Peuls sont des étrangers en Guinée, alors qu’ils en sont fondateurs avant nos frères et sœurs de la Haute Guinée.
Vous devriez être Diakanké si je me réfère à votre nom Fadiga. Eh bien, ce sont les Peuls qui ont reçu et installé les Diakanké et les Morianais en Guinée, venant du Soudan français (Le Mali actuel). Beaucoup des descendants de ces peuples, intoxiqués par les mensonges idéologiques du PDG participent à la campagne selon laquelle les Peuls sont des étrangers en Guinée.
Extrait de son texte :
« De quelle démocratie tu parle qu’on a hérité du colon en 1958 que Sékou Touré et Lansana Conté ont remise en cause ? Donc veux-tu nous dire que le régime colonial était démocratique? »
« Nous sommes d’accord quand on dit que c’est par une lutte démocratique que le PDG-RDA a conduit le pays à l’indépendance dans l’unité »
Ma réponse :
Je vous laisse apprécier votre contradiction, vous-mêmes !
(Comment peut-on conduire le pays à l’indépendance par la lutte démocratique si le régime colonial n’était pas démocratique ?)
Et j’ajoute ceci :
C’est par la voie démocratique que la Guinée a accédé à l’indépendance. Personne n’a mené une lutte autre que les campagnes politiques référendaires pour cela, contrairement aux mensonges griotiques vociférées par-ci et là par votre PDG et son chef suprême d’alors. Et la France a honoré sa parole et son engagement en laissant opérer des votes démocratiques et transparentes, puis en tirant les conséquences après.
Et pour la lutte politique en faveur de l’indépendance, Sékou Touré et son PDG ont été les derniers qui ont rejoint le camp du NON à la continuité de la colonisation. Il était contre notre indépendance au début et par conviction politique. Le président Alpha Condé a eu le mérite de le reconnaitre sur un plateau de la RTG en réhabilitant les Barry Diawadou, Amara Soumah et Ibrahima Barry 3 qui en ont été les pionniers. ’opportuniste gêné et récupérateur Sékou Touré les tuera tous plus tard en salissant leur honneur de pères de l’indépendance guinéenne.
En effet, le PDG appartenait à la Fédération des partis politiques africains (RDA) pour plus de droit pour des Africains mais qui était pro français. (Il s’agissait du réseau des Houphouët Boigny et Senghor. Houphouët était le mentor de Sékou Touré).
Sur la question des indépendances, c’est plutôt Sékou Touré qui a trahi. C’est eux (Sékou Toure de Guinée, Gabriel Lisette du Tchad et Senghor du Sénégal), les pions de la France qui ont rédigé la stratégie et le mémorandum pour le vote en faveur du OUI qu’ils ont fait transmettre à De Gaule par Houphouet Boigny. Tous les partis membres du RDA ont signé le pacte de voter OUI et en faveur de la France. On dit PDG-RDA non ?
Sekou Toure de Guinée, Gabriel Lisette du Tchad et Senghor du Sénégal - Photo fondation RDA
Mais vu l’engouement et la victoire du NON qui se profilait à l’horizon grâce aux vrais dignes et indépendantistes partis non-membres de la fédération RDA, Sékou et son PDG les ont rejoints le 14 septembre 1958, c’est-à-dire à 2 semaines seulement du Référendum.
En voici la preuve :
L’erreur des autres fut de laisser le dernier venu Sékou Touré prononcer le discours du NON, qu’ils ont rédigé ensemble devant De Gaule, et en récolter ainsi le mérite historique. Politiquement, cela se comprend aussi : c’était lui le pion de la France avec Houphouët, Senghor et Gabriel au Tchad.
Lors de sa visite en Guinée en 1978, le président ivoirien l’a humilié sur la question devant les sages et cadres de Faranah.
Ecouter ici !
Extrait de son texte :
« un politique admirateur de la gouvernance coloniale, se dévoile comme étant un néocolonialiste ».
Ma réponse :
Non, mon frère, je n’admire pas la gouvernance coloniale. Je compare le régime colonial à celui du PDG. Comme vous le dites, on a eu l’indépendance par la lutte démocratique face au régime colonial. Au départ des colons, on avait une vingtaine de journaux et magazines indépendants, la liberté d’expression et le multipartisme intégral. Après le retrait de la France, l’Assemblée Nationale devient seul organe souverain du pays. Saifoulaye Diallo en était le président et pouvait donc lui-même devenir le Président de transition pour organiser des élections. Mais il choisit Sékou Touré pour former le premier gouvernement qui doit s’en occuper.
En effet, le premier gouvernement guinéen fut institué par la loi signée par Saifoulaye Diallo le 2 octobre 1958 en confiant sa formation à Sékou Touré qui, après, tua la démocratie et confisqua le pouvoir jusqu’à sa mort, 26 ans après.
En voici la preuve :
Qu’est-ce qu’on a hérité de Sékou ? Il supprime toute la presse indépendante, il dissout tous les partis politiques et érige son PDG en parti-Etat auquel tous les Guinéens sont désormais automatiquement et obligatoirement, par naissance, membre et militant forcé. Est-ce qu’on peut être plus dictateur que ce type qui faisait pendre ses adversaires sur des arbres, des ponts et dans les stades de football ?
Extrait de son texte :
« il a fallu anéantir les groupements ethniques puis supprimer la chefferie de canton qui n’était qu’un instrument d’exploitation des masses populaires au service du colon pour que le PDG-RDA réalise cette unité nationale pour construire une nation indépendante »
Ma réponse :
Non, mon frère, pas Sékou, mais ce sont les Français, en 1904, qui ont supprimé la chefferie traditionnelle pour avoir le pouvoir total et le control direct sur la totalité du pays, surtout le Fouta dont ils redoutaient les chefs restés puissants. Ce qui leur permis de mettre Alpha Yaya Diallo aux arrêts en 1905 et l’envoyer en exil, sans résistance.
Extrait de son texte :
« Mais ce défi historique relevé par ce vaillant peuple dirigé par un groupe de jeunes patriotes a été combattu par votre maître (la France) qui s’est servi et se sert tjrs d renégats cadres guinéens pour remettre en cause cette unité nationale, afin qu’on échoue à tout ce qu’on entreprend. »
Ma réponse :
J’en déduis donc que vous êtes réellement contre Mamadi Doumbouya et son CNRD qui font réinstaller des militaires français sur le sol guinéen !
J’ai deux questions à vous poser mon frère :
1- Si Sékou Touré était sincère dans sa haine de l’impérialisme et de l’Occident, pourquoi est-il allé mourir aux USA et pourquoi ses enfants ont préféré vivre en Occident qui n’a jamais eu une bonne presse de sa personne au lieu de l’Union Soviétique ? Je rappelle qu’il faisait arrêter des étudiants et intellectuels guinéens qui manifestaient leur préférence de faire des études en Occident. Mais son cadavre, son fils et ses petits enfants eux, doivent plutôt être des Américains !
2- Si la révolution a créé du paradis en Guinée, comment expliquez-vous que notre pays soit le plus en retard et les Guinéens soient ceux qui ont le plus émigré vers les autres pays en millions et non le contraire, alors que la Guinée a été le pays le plus accueillant de l’Afrique ? Les autres Africains avaient même le droit de recevoir automatiquement les bourses d’études (pécules) mensuelles destinées aux Guinéens. Jusqu’en 1992, c’était le cas quand j’étais responsable des hébergements et restauration des étudiant et membre du COUC (Conseil des œuvres universitaire) qui décidait de toutes les questions financières des étudiants. En 1991, des étudiants guinéens venus de la Cote d’Ivoire avaient déclenché un mouvement de protestation contre ce fait avec l’argument que les Ivoiriens sont racistes et anti-guinéens chez eux. J’avais rejeté leur demande en essayant de les convaincre de préserver ce que nous avons hérité de positif du régime socialiste, cela faisant une particularité guinéenne dont nous pouvons être fiers dans une Afrique intégrée.
Faisons attention mon frère ! Laissons l’idéologie et apprenons l’histoire sans haine ni esprit de vengeance. Le PDG a réussi à falsifier notre histoire et la remplacer par des récits idéologiques grâce à sa domination du pouvoir et le monopole de l’information (RTG et Horoya) pendant près de 30 ans.
Au Coordinateur des Forces Vives qui s’inquiétait de possibles divisions, ma réponse fut la suivante :
Monsieur Abdoul Sacko, ces discussions sont plutôt bonnes entre nous Guinéens, dans ce sens qu’elles permettent d’informer et de restaurer certaines vérités historiques. En vérité, je trouve l’évolution bonne aujourd’hui en Guinée. La lutte actuelle en est l’illustration : des Peuls, Malinkés, Soussous et Forestiers se réunissent ensemble pour soutenir le CNRD alors que des Malinkés, Peuls, Soussous et Forestiers se donnent la main de l’autre côté pour le respect de la Charte et des principes démocratiques. Ici, le combat et les clivages ne sont pas ethniques, mais question d’intérêts et de conviction. La vérité bien soutenue, ne nous divisera pas, mais contribuera plutôt à la compréhension. Ce qui serait mauvais, c’est d’interdire ou éviter le débat par peur des divergences.
Abdoulaye Sadio Barry avec https://bag-guinee.com/