Aujourd’hui, il est temps de prendre la parole. Face à ce qui se joue autour de nous, en tant que citoyen, il est de notre devoir de ne pas rester silencieux. Nous avons souvent choisi de garder le silence sur certains sujets d’actualité, mais cette fois, il ne s’agit pas de nous taire.
Récemment, des jeunes se sont mobilisés sur la route du Prince, dans l’axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa, pour exprimer leur soutien au pouvoir en place. Je n’ai aucun problème avec le fait que certains choisissent de soutenir un président ou un gouvernement. Chacun est libre de ses opinions et de ses engagements.
Cependant, il devient préoccupant lorsque certains individus s’arrogent le droit de parler au nom de toute une jeunesse, une jeunesse qui, historiquement, a toujours lutté pour la démocratie, pour les droits de l’homme et pour les libertés fondamentales.
Il est essentiel de rappeler que les jeunes de l’axe n’ont jamais été opposés à un président ou à un gouvernement en particulier. Leur lutte a toujours été dirigée contre l’injustice, la privation de liberté et la démagogie. En 2007, malgré les promesses et les tentatives de corruption, les jeunes se sont unis pour s’opposer à la dictature militaire. En 2009, quand le pouvoir a voulu trahir ses engagements, les jeunes de la route du Prince ont clairement dit non.
Sous le règne d’Alpha Condé, durant ses 11 années de pouvoir, il a usé de la terreur et de la manipulation pour se maintenir en place. Pourtant, malgré les intimidations et les menaces, les jeunes de l’axe n’ont jamais renié leurs convictions. Ils ne sont pas contre un régime en particulier ; ils sont pour un État de droit véritable, où la démocratie et les droits de l’homme sont respectés.
Si certains se sentent libres de soutenir le pouvoir actuel, pourquoi ne pas accorder cette même liberté à ceux qui souhaitent exprimer leur désaccord ? Pourquoi ne pas permettre des manifestations pacifiques où chacun pourrait, en toute liberté, partager ses idées ? Cela permettrait de mieux cerner qui soutient réellement le pouvoir et qui réclame un changement profond.
Je m’adresse aux jeunes de l’axe : restons sereins, ne cédons pas à la provocation. Nous ne sommes pas là pour manifester pour le moment, mais pour affirmer nos valeurs. Je suis fier de venir de l’axe, d’y être né et d’y avoir grandi.
Je parle aujourd’hui pour dénoncer ceux qui prétendent nous représenter sans notre consentement. L’axe est et restera un symbole de dignité et de résistance. L’axe pour aujourd’hui, l’axe pour toujours.
Ibrahim Kalil DIALLO