Conakry - Une épaisse fumée noire flotte au-dessus du quartier Dar-es-Salam 2, dans la banlieue de Conakry. Ici, la vie quotidienne est rythmée par les émanations toxiques qui s’échappent de l’immense décharge à ciel ouvert. Une situation alarmante: selon le président du conseil de quartier, 3 000 habitants sur 7 000 souffrent de maladies respiratoires et autres affections liées à la pollution.
Chaque jour, ce site reçoit près de 1 200 tonnes de déchets en provenance des différentes communes de la capitale. À mesure que les ordures s’accumulent, les risques sanitaires explosent. "Nous vivons un cauchemar permanent", confie un riverain, le visage marqué par la fatigue.
Face à cette crise, l’Union Européenne s’implique. Vendredi dernier, l’ambassadrice de l’UE en Guinée, Mme Jolita Pons, s’est rendue sur le terrain. Objectif : constater de visu l’ampleur du désastre. "Cette visite nous permet de mieux comprendre l’urgence de la situation et de réfléchir aux solutions les plus adaptées", a-t-elle déclaré.
En attendant la construction d’un centre d’enfouissement technique moderne à Barétodé, dans la préfecture de Coyah, une alternative temporaire est envisagée pour soulager la décharge de Dar-es-Salam. Mais pour les habitants, l’urgence est immédiate. "Nous ne pouvons pas attendre des années, il nous faut une solution maintenant", alerte un père de famille, dont l’enfant est alité depuis plusieurs jours en raison des émanations toxiques.
La crise sanitaire de Dar-es-Salam 2 n’est plus une simple préoccupation locale. Elle interpelle désormais la communauté internationale. Reste à voir si les engagements se traduiront rapidement en actions concrètes.
Fatimatou Diallo