Madina, Matam – Il est près de 23 heures lorsque les premières lueurs orangées déchirent l’obscurité du grand marché de Madina. En quelques minutes, les flammes s’élèvent, dévorant tout sur leur passage. Trois centres commerciaux et une habitation sont réduits en cendres sous les regards impuissants des commerçants accourus sur les lieux.
D’après plusieurs témoins, ce n’est pas un court-circuit qui est à l’origine du sinistre, comme l’avaient d’abord supposé certains. « Ce sont des jeunes qui fumaient du chanvre indien et du Kusk. Ils étaient assis à une table, et en jetant leurs mégots, ils ont déclenché le feu », raconte Moryba Camara, l’un des commerçants touchés.
Des vies ruinées en quelques heures
Lorsque l’alerte est donnée, il est déjà trop tard. Le feu se propage à une vitesse fulgurante, atteignant les magasins situés à l’étage supérieur. « Nous avons tout perdu et nous ne pouvons même pas évaluer l’ampleur des dégâts », se lamente une vendeuse de cosmétiques et de textiles, encore sous le choc.
Ibrahim Diallo, commerçant depuis plus de quinze ans, laisse échapper quelques sanglots en observant les décombres fumants. « Tout a brûlé. Les marchandises, les radios, les couches pour bébés, les serviettes… Nous marchons sur des cendres, il ne reste plus rien. »
Un drame qui interroge
Si aucune perte en vie humaine n’a été signalée, les dégâts matériels sont considérables. Cet incendie met en lumière un problème criant : l’occupation anarchique des marchés et l’usage incontrôlé des stupéfiants dans ces espaces commerciaux.
Les victimes demandent des actions concrètes des autorités pour éviter de nouveaux drames. « L’État doit agir contre les consommateurs de drogue qui transforment nos marchés en repaires dangereux », plaide Moryba Camara.
Pour l’instant, les cendres refroidissent, mais la colère des commerçants, elle, ne s’éteindra pas de sitôt.
Fatimatou Diallo