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Sandro Rosell
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«Le Premier ministre, chef du gouvernement, en charge du dialogue politique et social, a toute ma confiance et tout mon soutien pour les consultations que je lui ai demandé de conduire». C’est par ces mots que le président de la République a décidé d’engager par l’entremise de son Premier ministre  des discussions sur toutes les questions d’intérêt national avec ‘’l’ensemble des forces politiques et sociales’’.Ces consultations dont les thèmes principaux portent sur le processus électoral et la question relative à la constitution, suscitent quelques interrogations chez certains acteurs.

Notamment :

Sur le choix du Premier ministre Le choix du Premier ministre comme président du cadre de concertation, bien que reconnu par la constitution, peut laisser un goût amer à bon nombre d’observateurs, d’autant plus que Kassory Fofana a clairement affirmé son ferme soutien à l’adoption d’une nouvelle constitution. Cette position clairement assumée risque de plomber le débat. D’ailleurs, n’avons-nous pas coutume de dire que ‘’qui donne son avis ne peut juger, qui instruit ne peut juger et qui juge ne peut rejuger’’. Dans ce cas, le rapport  qui sera produit traduira-t-il fidèlement les positions des uns et des autres ?

Sur le choix des acteurs invités 

Quel est le critère  qui a conduit au choix des acteurs invités ? Les acteurs invités sont-ils représentatifs du peuple de Guinée ? Incarnent-ils ‘’les voix des sans voix, celles qui s’affaissent au cachot du désespoir’’ ? La majorité silencieuse est-elle représentée ? La non-participation des deux principaux partis d’opposition n’impact-il pas négativement le débat ? Il n’y aura-t-il pas risque de voir plus d’invitations pour les acteurs qui soutiennent les positions du gouvernement ?  A chacun de tirer ses conclusions.

Sur le choix des thèmes

Processus électoral et constitution étant les deux thèmes retenus dans ces consultations, nous sommes en droit de nous interroger si ces deux thèmes sont les seules préoccupations du peuple, ou bien constituent-ils la priorité pour nos autorités. Qu’à cela ne tienne,  s’agissant des difficultés liées au processus électoral, ne trouvent-elles pas leur solution dans le code électoral ?  Son respect n’est-il pas gage d’élections crédibles, donc de paix ?

Sur le point relatif à la constitution, l’on a le droit de s’interroger sur un certain nombre de questions notamment :

De l‘opportunité du débat sur la constitution à 1 an de la fin du mandat du chef de l’Etat ;

De la nature des reproches formulées à l‘encontre de l’actuelle constitution ;

Une simple révision n’est-elle pas suffisante?

Le désir d’adoption d’une nouvelle constitution ne constitue-t-il pas une manière de contourner les intangibilités de l‘actuelle constitution, notamment celui portant sur le nombre de mandats présidentiels ? Dans ce cas, cela ne risque-t-il pas de conduire la Guinée vers une nouvelle ère d’instabilités ?

L’avenir de la Guinée est en jeu.

Par Dym Yacine