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Sandro Rosell
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Se dirige-t-on vers un report des législatives du 16 février prochain ou assistera-t-on à une élection  sans opposition politique, ou du moins, les grands partis qui la composent?

La question a son pesant d’or, quand on sait que l’opposition « plurielle » en début de semaine au QG du principal parti d’opposition a annoncé son intention de boycotter les élections législatives du  16 février, et mieux, d’empêcher sa tenue par ‘’tous les moyens légaux’’, on ne sait pas de quels  moyens légaux s’agit-il, quand on sait que l’actuel parlement ne siègera plus avant son  renouvellement.
Mais ici, nous nous intéressons aux conséquences politiques d’une telle décision qui n’est pas un   précédent pour des élections en Guinée, nous le verrons. Si c’est la stabilité, la première  conséquence à laquelle on pense légitimement compte tenu de l’atmosphère délétère et dans un contexte de crise de confiance qui s’est installée au sein de la classe politique, une autre conséquence d’une telle décision sera l’affaiblissement de l’opposition politique dans une année  2020 sans doute charnière pour la démocratie guinéenne.
Une image dégradée du pays et une stabilité politico-sociale en question
La première conséquence d’un boycott est évidemment la remise en cause de la stabilité politique et  sociale du pays. La stabilité politique est une condition impérative de développement d’un pays, de la   société de façon globale, et de ce point de vue la question de stabilité politique est l’une des plus   actuelle et le pouvoir politique de tous pays tente de résoudre le problème de la stabilité socio-politique.

Ainsi, pour qu’il ait développement il faut de la stabilité dans toutes les sphères de la société (politique, sociale, syndicale).
La conséquence d’un boycott pour le pays sera d’une part, les activités qui tourneront au ralenti
quand on sait que ces dernières années la manifestation de rue est devenue l’une des armes  favorites de notre opposition, et les changements positifs ne sont pas possibles dans le cas de déstabilisation et dégradation, et d’autre l’image du pays sera forcement écornée sur le plan extérieur. D

2010, la Guinée construit peu à peu sa démocratie à son rythme, le pays a certes
connu des moments de vicissitudes politiques mais la volonté de tous les acteurs d’enraciner la démocratie n’a pas manqué, et cela a permis à la Guinée d’être le pays où aucun opposant n’ait été mis en prison pour l’empêcher de participer aux élections, surtout quand on sait que c’est le moyen politique le plus utilisé par certains pays voisions pourtant considérés, à tort d’ailleurs, comme des chantres de la démocratie, se servir du glaive de la

justice pour clouer au pilori des adversaires
coriaces à la peau dure.
Ainsi, les opposants peuvent brandir cette arme pour tenter d’obtenir du pouvoir de Conakry une
réponse favorable à leur revendication. Et on peut difficilement leur donner tort, quand on sait que le pouvoir actuel a toujours privilégié le compromis politique en lieu et place de l’application stricte des lois de la République.
Une recomposition de l’espace politique à la suite du boycott
L’autre conséquence politique de la décision des opposants, si elle reste maintenue, sera sans  l’ombre d’un doute un affaiblissement de l’opposition en prélude aux élections présidentielles.

C’est le revers de la médaille boycott, la stabilité sera certes remise en cause mais au sortir du bras de fer, l’opposition y laissera des plumes qui peut s’avérer fatal pour elle.

Il convient de rappeler que l’opposition est coupable de ses propres turpitudes dans notre pays. La
composition actuelle de la CENI objet de toutes les crises en Guinée depuis 2010 n’est pas un
argument en sa faveur. L’organe de gestion des élections dans le pays est composé de façon paritaire
entre mouvance et opposition, comment comprendre dans ces conditions toutes les récriminations
de l’opposition contre la CENI ? d’autant plus qu’elle a eu gain de cause au travers de ses
commissaires quant au report de la première date du 28 décembre. Au début du processus de cette
nouvelle date, ses représentants ont travaillé et cautionné tout ce que la CENI a posé comme acte.
Cette attitude est celle d’un enfant qui se plaint chaque fois quand il demande une chose qu’on lui a
octroyée mais dont il n’est pas satisfait juste après.
L’absence aux élections du 16 février, et que le pouvoir l’organise tout de même contre vents et
marées avec la bénédiction de certains partis d’oppositions notamment ceux qu’on considère
comme les « petits partis », au soir du 16 février 2020 ce sera le début d’un renouvellement de la
classe politique qui sera sans doute irréversible sur la route vers la présidentielle. Un parti qui
boycotte une élection est un parti affaibli et qui sera obligé de composer avec de nouveaux acteurs,
pour dire que l’espace politique est mouvant et n’est jamais statique. Quand on prend le cas de
l’UFDG principal parti d’opposition, dans son fief du Fouta, en son absence aux élections certains
partis ou personnalités vont émerger à l’issue de cette élection et ce sera difficile pour l’UFDG de
regagner ses militants pour préparer la présidentielle de Novembre 2020. C’est ça on appelle la
nature a horreur du vide, comprendre qui pourra.
Ce ne sera pas une première, le boycott d’une élection par les opposants en Guinée. On se vient
qu’en 2002 les principaux opposants au régime du président paysan Lansana Conté dont l’actuel
président avaient boycotté le scrutin présidentiel de cette année-là mais cela n’a pas empêché le
scrutin de se tenir avec la bénédiction d’un certain Mamadou Boye à l’époque. Ce boycott annoncé, c’est donc du déjà vu dans notre pays mais s’il est effectif, l’opposition politique signera sans doute
son testament politique et laissera un boulevard au parti au pouvoir dans la course à 2020.

Par Alexandre Naïny BERETE, diplômé de Sciences Politiques et étudiant en Master 2 de droit depuis
Bordeaux.