La condamnation d’Aliou Bah à deux ans d’emprisonnement ferme suscite de vives indignations au sein de l’opinion nationale et internationale. Le président de la LDRG, Mamadou Oury Diallo, s’est exprimé sur cette situation ce mardi 7 janvier, via un appel téléphonique depuis l’étranger, au micro d’un reporter de votre quotidien électronique miroirguinee.com basé à Conakry.
Mamadou Oury Diallo a affirmé que l’État guinéen ne devrait pas trouver anormales les critiques provenant des opposants qui aspirent à gouverner le pays. Il a dénoncé un recul démocratique dans la nation.
« Nous estimons que c’est une situation très regrettable et préoccupante pour notre pays. C’est un indicateur du recul que nous observons sur la question des droits et libertés. Naturellement, étant donné que la situation est désormais entre les mains de la justice, et que l’avocat de Monsieur Aliou Bah a fait appel de la décision de condamnation, nous encourageons les parties à aller jusqu’au bout de la procédure judiciaire.
Ce qui est reproché à Monsieur Aliou Bah est une offense au chef de l’État. Certes, le crime d’offense au chef de l’État existe, mais comme le disait Maître Traoré du CNT, c’est un délit obsolète. Lorsque l’on s’engage dans la gestion des affaires publiques, on choisit de s’exposer et d’accepter d’être critiqué », a-t-il déclaré, avant de poursuivre :
« Il est donc question de liberté d’expression, de liberté d’opinion. Si l’on ne souhaite pas être critiqué publiquement, il suffit de ne pas s’engager dans la gestion des affaires publiques. Un leader qui emprisonne un acteur politique simplement parce qu’il a été insulté est un acteur public faible. Nous voyons cela comme un signe de faiblesse et un recul démocratique pour notre pays.
Nous invitons la justice guinéenne à faire preuve de diligence dans cette affaire et espérons que Monsieur Aliou Bah recouvre rapidement sa liberté. Nous souhaitons que la démocratie guinéenne continue de consolider les acquis que nous avons obtenus au cours des dernières années, notamment la liberté de la presse, la liberté d’opinion, ainsi que la liberté d’appartenir à tel ou tel parti politique.» A-t-il regretté.
Il convient de noter que le concerné, Aliou Bah, et son parti ont rejeté cette condamnation. Selon eux, Aliou est un prisonnier d’opinion, un prisonnier du Général Mamadi Doumbouya.
Source : Barry 3 pour miroirguinee.com