Un parti politique qui ne se soumet jamais au verdict des urnes peut-il réellement être considéré comme tel ? Dans un système démocratique, la participation aux élections est l’indicateur le plus objectif de la vitalité et de la force d’une formation politique. Malgré les réalités sociologiques qui façonnent le paysage partisan en Guinée, il est temps d’admettre que sans ancrage électoral, un parti politique n’est qu’une coquille vide.
Arrêtons de nous voiler la face. Il n’existe pas actuellement de meilleur critère que les élections. On ne peut être un véritable « parti politique » sans avoir jamais participé à une seule élection. Le rôle des partis politiques, c’est la participation à l’animation de la vie politique mais aussi et surtout la conquête des suffrages des électeurs. Un parti politique peut avoir un leader charismatique et surtout une très bonne offre politique. Mais il est nécessaire qu’il soumette cette offre aux citoyens lors des votes.
Que les fiefs électoraux des partis politiques se confondent généralement à la région d’origine de leurs principaux responsables, que les partis politiques soient en grande partie « ethniques » ou « communautaristes », c’est un problème sociologique auquel il est pour le moment difficile d’apporter une solution.
Mais il n’en demeure pas moins que le fait pour un parti politique de prendre part régulièrement aux consultations électorales est une preuve de sa vitalité. Et les résultats de ces consultations constituent l’indicateur le plus objectif de la force d’un parti politique.
D’ailleurs, dans notre pays, c’est le nombre de sièges obtenus lors des législatives qui ont permis de désigner le chef de file de l’opposition. Et dans le cadre de l’élaboration d’une loi sur le financement des partis politiques, ce même critère pourrait déterminant.
Me Mohamed Traoré