Le véhicule du commandement de Cellou Dalein Diallo a de nouveau été attaqué ce samedi 16 février 2019 alors qu’il était de retour d’un long séjour passé à l’étranger. Le chef de file de l’opposition accuse déjà le Président Alpha Condé d’être le commanditaire de cet acte mené par les forces de l'ordre.
Le leader de l’UFDG considère que ces attaques répétées avec force contre sa voiture de commandement démontrent qu’ils veulent attenter à sa vie. Après cette deuxième attaque en l’espace de 5 mois, l’opposant ne cache pas son inquiétude. Il affirme qu’il est en insécurité en Guinée.
« Hier nuit on m’a fait comprendre que monsieur Alpha Condé dit que je viens pour attaquer les PA (Postes Armées ndlr) qui sont installés à Ratoma. J’ai dit à la personne que ce n’est pas l’intention de Cellou Dalein ni de la Direction Nationale du Parti. Les gens m’ont dit qu’ils ont fait une annonce disant que je reviens ce samedi et que tout le monde est convoqué au siège. Néanmoins j’ai instruit d’aller rassurer les gens qui sont aux PA et de mettre même des militants à côté pour leur dire que les PA n’étaient nullement visés. De l’aéroport jusqu’à Gnariwada tout est bien passé, j’ai salué courtoisement tous les PA et eux aussi répondaient courtoisement. Mais arrivé à Gnariwada tout a changé, on a senti qu’on est attaqué, les gaz lacrymogènes ont commencé à pleuvoir venant de devant et derrière et leurs véhicules ont commencé à rechercher mon véhicule (…). Ils se sont bousculés, ils ont cherché à écarter les véhicules qui étaient à côté de moi et puis ils ont commencé à attaquer ma voiture avec leurs mambas, ils venaient nous cogner par derrière, par les côtés latéraux et ils venaient devant. Alors on jetait le gaz lacrymogène sur nous j’étais avec Kalémodou Yansané, on avait de la peine à respirer dans la voiture, moi j’ai avalé beaucoup de gaz et à un moment donné j’ai faillis perdre connaissance étant dans la voiture", a-t-il raconté.
Et de poursuivre: "Nous avons forcé et continué jusqu’au niveau de Hamdallaye et là il y a un autre convoi de ces véhicules (mambas ndlr) qui est venu encercler ma voiture et ils ont continué à jeter des gaz lacrymogènes et j’ai dit au chauffeur de s’arrêter, je suis descendu je leur ai dit "qu’est-ce que vous voulez ? Vous voulez me tuer ou qu’est-ce que vous voulez ?" Ils n’ont rien dit et puis les deux groupes se sont écartés de 5 à 10m ils ont commencé à me jeter de gaz lacrymogène et c’est là que j’ai perdu un peu connaissance et les maintiens d’ordre m’ont pris pour m’amener dans le quartier et là aussi ils jetaient toujours le gaz lacrymogène. J’ai repris mes esprits un peu plus tard et on m’a envoyé à ma résidence", a expliqué Cellou Dalein avant d’accuser le Président Alpha Condé d’avoir donné des instructions d’attaquer son véhicule de commandement.
« Je considère que la force avec laquelle ils m’ont attaqué, c'est qu’on voulait aussi attenter à ma vie. Cette haine, cette violence inouïe contre un député, contre le chef de file de l’opposition, quelle était l’intention ? Alpha a donné les instructions, Bafoe a dit de m’attaquer. Les ordres ont été exécutés. Ce n’est personne d’autres c’est Alpha Condé. Pour justifier son action il a dit hier que je viens pour attaquer les PA. S’ils veulent me décourager ou m’intimider, alors qu’ils se détrompent parce que je suis un homme déterminé à conduire ce combat quel que soit ce qui peut arriver. Je me sens en insécurité dans ce pays mais je m’en fou j’ai décidé de vouer ma vie pour l’avènement d’une société plus juste dans notre pays », a-t-il ajouté.
Revenant sur le cas del’élection du maire de Matoto, Cellou Dalein Diallo affirme qu’il n’y a plus de démocratie avec Alpha Condé. Selon lui, le Président Alpha Condé tire sur tout ce qui bouge pour obtenir son troisième mandat.
« Il n’y a pas de démocratie avec Alpha Condé, c’est terminé, avec lui, c’est toujours avec la force et la violence. Il s’est radicalisé, il est devenu un régime fasciste, il veut son troisième mandat, il fait tirer sur tout ce qui bouge. C’est la force et non la loi. (…) Ce qui s’est passé à Ourékaba, à Matoto, à Kankan, à Nabou dans Siguiri, à Daramagnaki, à Mandassaran dans Lélouma, c’est un vol à main armée auquel il se livre. Publiquement les forces de l’ordre sont là pour défendre l’illégalité. Nous sommes dans une crise sérieuse, il faut que toutes les forces vives réfléchissent, tous les citoyens de toutes catégories socioprofessionnelles, nous avons une menace sérieuse qui pèse aujourd’hui sur la démocratie et sur le pacte républicain dans notre pays », a averti le leader de l’UFDG.
Avec Africaguinee.com