Dans une interview accordée à la rédaction Guine114.com, le député Christian Sinata Touré, membre de l’UPG de feu Jean-Marie Doré, a dévoilé la position de son parti sur le projet de révision constitutionnelle. La guerre de leadership que se livraient deux camps de l’UPG et la création du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) sont entre autres sujets évoqués dans cet entretien.

Lisez 

Ramtoulaye.com : que pensez-vous du projet de révision constitutionnelle ? 

Christian Sinata Touré : notre parti UPG, nous estimons que nous devons regarder dans le rétroviseur, il y a beaucoup de choses inachevées dans le paysage politique guinéen. Si on prend les élections communales passées, ce processus électoral est inachevé : les chefs de quartiers ne sont pas mis en place, les conseils régionaux ne sont pas mis en place, qu’on laisse cela et qu’on commence à se préoccuper de changement de la constitution, nous nous disons que ce n’est pas opportun, voilà !

Où en sommes dans la tentative de résolution de la crise de leadership entre Me Mathos et Jacques Bonemy qui se réclamaient chacun président de votre parti ?

Ça s’est déjà résolu, Me Mathos a cédé, il a passé la main à M. Jacques Bonemy qui a été élu les 02 et 03 mars lors du congrès extraordinaire. Il a reconnu que ce congrès est légal, il y a eu beaucoup de médiation surtout par le conseil des sages de la Guinée Forestière qui a joué un rôle prépondérant dans la résolution de cette crise. Donc aujourd’hui c’est un lointain souvenir.

Que pensez-vous du FNDC ? 

Le FNDC, vous savez c’est ce que je viens de dire, il faut se préoccuper de mettre la pression pour que les élections communales passées soient finalisées, mais tout le monde se laisse distraire par ce problème de nouvelle constitution, dont personne n’a vu la copie. On devait se préoccuper plutôt d’achever les élections. Il faut reconnaître aussi que le mandat des députés qui est arrivé à expiration doit être aussi notre préoccupation. Ensuite, il y a 2020 qui arrive, donc autant d’échéances, on laisse tout ça pour se préoccuper de défendre la constitution alors que personne n’a encore vu un texte sur la constitution.

Le FNDC n’est pas fait que de partis politique. Ce sont aussi des organisations de la société civile et des syndicats.

Moi je me dis que société civile, partis politiques… les élections inachevées dans un pays, ça doit interpeller tout le monde, les élections prévues à une certaine date qui devait se faire, qui n’ont pas eu lieu, ça doit interpeller tout le monde. Donc se préoccuper d’autre chose, peut-être on en parle, est-ce que ce n’est pas pour distraire la galerie, ce n’est pas pour distraire l’opinion nationale pour qu’on tourne le dos à ces échéances électorales non effectuées. Vraiment, au sein de notre parti, c’est ce que nous pensons.

Interview réalisée par Alpha Amadou Diallo