La sortie du chef de l’Etat guinéen, depuis New York, hier lundi, appelant ses compatriotes à se préparer « pour un referendum », a suscité la réaction de la classe politique guinéenne, notamment l’opposition qui dénonce une tentative de ‘’coup d’Etat constitutionnel’’.
« Avec cette sortie, nous pensons que le président de la République a décidé de franchir le rubicond », souligne Siaka Barry, président du Parti Guinée debout (PGD), tout en annonçant que le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) va se retrouver pour apporter une
réponse idoine à ce qui s’apparente, selon lui, « à une sorte de provocation venant du président de la République à l’endroit du peuple de Guinée ».
« Nous avons dépassé le stade de la méditation et des discours creux. L’heure est à l’action. Parce que nous avons en face des adversaires qui, le plus souvent, ne comprennent que le langage de la force », martèle M. Barry.
Cependant, la mouvance présidentielle estime qu’il n’y a rien d’étonnant quand le président de la République annonce un referendum. « Il suit l’évolution des consultations et voyant l’engouement, il a fait une déclaration. Il y a un engouement autour des consultations nationales. S’il y a une majorité qui se prononce en faveur d’une nouvelle constitution, il y aura forcément un referendum », déclare l’honorable Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle à l’Assemblée nationale.
En séjour aux Etats-Unis, le chef de l’Etat guinéen a appelé pour la première les Guinéens à se préparer pour un referendum, alors que dans une adresse à la nation le 04 septembre dernier, il avait instruit son Premier ministre à entamer des consultations nationales sur un changement constitutionnel. Depuis Ibrahima Kassory Fofana reçoit des acteurs de tout bord à la primature.
Sadjo Diallo