Mes Chers Concitoyens,
Mesdames et Messieurs,
Dix ans après les exactions commises sur des manifestants pacifiquement réunis au stade de Conakry, le lundi 28 septembre 2009, pour défendre des droits légitimes et constitutionnellement garantis, je tiens à traduire, en ce jour dixième anniversaire des meurtres de masse, au nom de Monsieur le Président de la République, toute la compassion et les condoléances renouvelées de la Nation pour les victimes de ces tragiques évènements.
Pour celles et ceux de nos compatriotes qui ont vécu dans leur chair, les viols, les outrages, les sévices, les coups et blessures ou les disparitions de proches du fait notamment de ces violences qui ont endeuillé la Guinée et consterné le monde entier, je veux les rassurer de notre détermination à œuvrer pour la manifestation de la vérité et pour la lutte contre l’impunité.
Tous les présumés auteurs desdites exactions, quels que soient leur appartenance politique, leur titre, leur rang ou leur grade, devront répondre de leurs actes devant la justice de notre pays.
D’ores et déjà, Je puis vous dire, non sans une certaine satisfaction, que l’instruction judiciaire étant close depuis l’an 2017, les dispositions matérielles ainsi que le renforcement des capacités psychotechniques du personnel judiciaire dans son ensemble sont en voie d’être mises en œuvre et font l’objet d’un suivi avec constance et rigueur par le Gouvernement.
C’est le lieu pour moi de remercier chaleureusement les partenaires techniques et financiers qui nous ont accompagnés dans la préparation du procès et plus particulièrement
ceux qui siègent avec nous au sein du Comité de Pilotage dudit procès.
Je formule le souhait ardent de voir cet appui se poursuivre et même s’amplifier pour nous permettre de conduire ce procès à son terme.
Monsieur le Président de la République a instruit mon Gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires aux fins d’appuyer le Garde des Sceaux et le comité de pilotage pour la tenue de ce procès.
Certes, les enquêtes judiciaires ont pris du temps dans un contexte, comme vous le savez, marqué par la réforme de l’institution judiciaire de notre pays, eu égard à l’état de délabrement dans lequel le système judiciaire a fonctionné depuis l’accession de la Guinée à l’indépendance.
En outre, la gravité exceptionnelle des crimes perpétrés, la nature et l’ampleur du nombre de victimes et de témoins, de même que le statut et les rôles des personnes inculpées et la complexité du dossier pénal ont poussé le pool des magistrats instructeurs à travailler avec prudence et patience. Les difficultés humaines et matérielles rencontrées sont tout aussi considérables.
La saisine de la Cour Suprême dans le cadre d’un pourvoi en cassation introduit aux fins de requalifier les crimes de droit commun, retenus dans l’ordonnance de renvoi, en crimes contre l’Humanité a duré trois ans.
Il nous appartient désormais, de créer les conditions matérielles, logistiques, techniques et sécuritaires pour la tenue effective de ce procès dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry, cadre naturel indiqué pour l’organisation d’un procès de cette envergure.
Chers concitoyens,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens à confirmer l’engagement de Monsieur le Président de la République, du Gouvernement de la République, qu’aucun crime de ce genre ne doit rester impuni. Nous devons cela à la mémoire de toutes les victimes et à la dignité humaine des familles concernées.
A cet égard, il est heureux de noter, que la justice guinéenne bénéficie en ce moment même de la coopération technique des Nations Unies visant à procéder à la fouille des charniers dont l’existence est liée aux tragédies du Camp Boiro, aux évènements tout aussi tragiques de juillet 1985 et de janvier 2007, afin de permettre aux parents des victimes de les identifier et permettre à la Nation de leur accorder une sépulture digne.
Mes chers Concitoyens,
Notre priorité est de préserver l’unité nationale et la cohésion sociale à travers une justice au service de la vérité.
Aussi, mon Gouvernement réaffirme-t-il solennellement que tous les auteurs des injustices commises à l’occasion de ces évènements tragiques du stade du 28 septembre seront jugés et les victimes indemnisées à la hauteur des préjudices qui leur ont été causés.
Ce procès sera, nous l’espérons, et nous nous y engageons fermement, une occasion de rendre justice aux victimes, de relever concrètement le défi contre l’impunité pour construire durablement en Guinée, un modèle démocratique ancré sur les valeurs et les principes de l’Etat de Droit.
Je vous remercie !
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement