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COMMEMORATION DES 49 ANS DE L’AGRESSION IMPERIALO-PORTUGAISE

DISCOURS DU BPN

Camarade Président d’Honneur du PG-RDA ;

Camarade Compagnon de l’indépendance ;

Excellence Messieurs les Ambassadeurs ;

Camarades Membres du Bureau Politique National ;

Camarades Militantes et militants du Parti ;

Messieurs les Membres de l’Association APAGUI ;

Chers invités tout protocole confondu.

L’honneur m’échoit de vous souhaiter la bienvenue chez nous ce matin.

     Je m’en voudrais si je ne vous transmets pas les salutations et les félicitations du Secrétaire Général du PDG-RDA, le Camarade Mohamed Touré aux Etats-Unis pour des raisons que nous connaissons tous aujourd’hui, ses encouragements vont à l’endroit des hommes, des femmes et des jeunes de notre grand Parti qui ne cesse de remporter davantage de victoires dans les annales de l’Histoire de notre pays.

     22 Novembre 1970 – 22 Novembre 2019.

    Il y a 49 ans le monde entier apprenait avec stupeur et indignation une attaque armée contre le Peuple souverain de Guinée et sa Révolution dirigée par le Responsable suprême de la Révolution, le Camarade Ahmed Sékou Touré.               

Cette agression préparée et exécutée par les ennemis de notre pays, fit, selon les estimations du Gouvernement guinéen 350 morts dont des victimes étrangères (trois morts et huit blessés) et des centaines de blessés côté guinéen.

Selon les sources portugaises (le Portugal qui fut tête de pont de cette agression), et la voix du capitaine Alpoim Almor Calvao, le chef des opérations militaires contre la Guinée, l’estimation des victimes est portée à plus de 500 morts et, d’importants dégâts matériels furent enregistrés.

   Cette agression, il faut le souligner, s’inscrivait dans le cadre d’un plan de reconquête des pays africains indépendants mais surtout de la République de Guinée et tous les pays révolutionnaires d’Afrique et d’ailleurs. Ceci explique que si l’impérialisme avait réussi cette perfide agression contre la Guinée, les puissances du monde comme on les appelle à tort, n’auraient aucune difficulté à remettre les peuples sous leur dépendance parfaite.

   Le Peuple de Guinée s’est défendu et Dieu le tout puissant a défendu la Révolution Guinéenne.

    C’est pourquoi la reviviscence de cette victoire mémorable doit s’imposer à nous comme une obligation de notre conscience patriotique. Il est encore temps de réfléchir à cette approche et d’y apporter notre modeste contribution. Cette agression étant considérée comme l’un des évènements politiques les plus considérables de l’Histoire postcoloniale de la Guinée et du continent. Elle continue de susciter de nombreuses questions sur ces acteurs, le rôle des services spéciaux et d’actions occidentaux, les conditions acceptées par les opposants guinéens du Front National de Libération de la Guinée (FNLG) pour y participer, les mécanismes de son montage et de sa préparation etc…

Pour autant, des révélations crédibles ont permis de mieux appréhender certains aspects.

Pire, depuis le coup d’Etat du 3 Avril 1984, lorsque l’agression est évoquée dans certains milieux guinéens, l’approche consiste soit à dénaturer les faits et les occulter en certains endroits, ou soit à les banaliser.

Sachons raison garder et écoutons ce qui suit :

22 Novembre 1890 : Naissance à Lille en France de Charles De Gaulle.

22 Novembre 1970 : agression impérialo-portugaise contre la République de Guinée.

Etait-elle une coïncidence fortuite ? Certainement que non.

Le Général De Gaulle président de la République française démissionne le 27 Avril 1969 suite au rejet du projet sur la régionalisation et la réforme du SENAT par un référendum du même jour. Après sa démission, voici ce qu’il confie à son fidèle serviteur Jacques Foccart : « je quitte le pouvoir avec un regret, celui de n’avoir pas mis Sékou Touré à genou ».

Le 22 Novembre 1970 coïncidant au 80ème anniversaire du Général De Gaulle, les principaux acteurs de l’agression ont dû, après quelques reports, convenir sur cette date pour aussi rendre un vibrant hommage à celui qui est considéré comme le sauveur de la nation française des griffes du nazisme Hitlérien.

Il est alors intéressant de savoir quels sont les principaux acteurs et quelles sont leurs motivations profondes.

Il n’est plus à démontrer que le ‘’crime’’ commis par la Guinée contre une certaine France a été de voter non le 28 Septembre 1958. Les décideurs français d’alors nous ont appris dans leurs écrits abondants les dispositions que le pouvoir français prenait pour agenouiller la Guinée ‘’rebelle’’. Les complots ourdis et qui ont tous lamentablement échoué ne se comptaient plus.

Le deuxième acteur principal était l’Allemagne fédéral d’alors. Le gouvernement Allemand ne pouvait d’aucune façon toléré la reconnaissance par la Guinée de la République Démocratique Allemande (la RDA). Ainsi, pour lui, l’impertinent qui a commis ce ‘’crime’’ et qui de surcroit était en bonne entente de coopération avec la RDA devait tout simplement disparaître.

Le Troisième acteur principal était le Portugal. Ce pays colonisateur avec un gouvernement têtu d’alors, était en guerre contre le Peuple de Guinée Bissau, qui, organisé au sein du PAIGC avait la base de sa lutte de libération nationale installée à Conakry. Compte tenu de cette situation spéciale, le Portugal a assumé le rôle de tête de pont pour tous ses alliés.

Un autre acteur opérationnellement moins important que les trois (3) premiers était le honteux régime d’apartheid d’Afrique du Sud. En effet, le camp militaire kémé Bouréma de Kindia formait déjà des contingents d’hommes Sud-Africains à la guérilla pour les différents Partis et mouvements de lutte contre l’apartheid dont l’ANC de Nelson Mandela.

Par solidarité de camp ou de Bloc, ces acteurs avaient le soutien d’autres alliés directement ou indirectement. La nécessité de la préparation et de l’exécution du 22 Novembre 1970 découle de tous ce qui précède, mais aussi de la simple raison des échecs répétés de multiples complots ourdis avant elle.

Voilà que Conakry est attaquée dans la nuit du 21 au 22 Novembre 1970. Le matin des centaines de cadavres guinéens et étrangers jonchaient les rues de Conakry selon le commandant Portugais des opérations de Conakry, le capitaine Alpoim Calvao.

 Le Président Ahmed Sékou lance son premier appel à la Nation à 9h. La riposte s’engage. Les armes sont distribuées dans tous les quartiers, dans les concessions de la capitale ainsi que dans les régions avoisinantes. Les mercenaires sont traqués et vaincus par la population ; certains d’entre eux abattus et d’autres capturés ; ceux qui sont arrêtés commencent à dénoncer leurs complices locaux qui forment le groupe de la cinquième colonne.

Le Gouvernement guinéen par la voix du Président Ahmed Sékou Touré saisit l’ONU ( l’Organisation des Nations Unies), l’OUA (l’Organisation de l’Unité Africaine) et l’OERS (l’Organisation des Etats Riverains du fleuve Sénégal) qui après enquête  constatent que la ville de Conakry fait l’objet depuis le 22 Novembre 1970 d’une agression armée déclenchée par le Portugal et qui a pris  la forme d’un bombardement de la ville et d’un débarquement  de troupes de mercenaires étrangers à partir de navires étrangers. 

Aussitôt ces organisations prennent des résolutions qui on aboutit côté guinéen à la création d’un tribunal populaire pour juger les coupables comme ce fut le cas en France après la victoire des alliés contre les nazis hitlériens. 

Jeunes d’Afrique, hommes et femmes d’Afrique, comme vous pouvez le constater toute nation a le droit de défendre sa souveraineté sa liberté et sa dignité. La Guinée notre pays a défendu la sienne sous l’égide d’un homme, un visionnaire, un leader hors pair dont le monde entier reconnait l’intelligence, l’Honnêteté et la rigueur dans la conduite des affaires politique, économique et sociale de son pays la Guinée ; il s’agit du Responsable Suprême de la Révolution, Chef Suprême des armées, le Président Ahmed Sékou Touré. Que Dieu l’accueil dans son Paradis éternel.

Nous devons honorer cet homme qui reste le plus grand panafricaniste de l’Histoire et cesser de falsifier l’Histoire car « Toutes vérités que l’on tait deviennent venimeuses ».

Quant à la situation Socio-politique actuelle du pays, il y a lieu de savoir qu’après la tenue du 14ème Congrès de notre parti, l’on a eu cessé de poursuivre et d’approfondir les réflexions ; et surtout de reformuler des propositions concrètes, tout en regrettant que la plupart de ces propositions n’aient pu être ni écoutées, ni entendues de la part des acteurs politiques.

Ces propositions visaient fondamentalement la mise en place d’un modèle stable et permanent de Démocratie Populaire pluraliste, inclusive et participative.

A l’époque nous avons été l’un des rares Partis Politiques à dénoncer le processus de l’élaboration de la présente constitution. Outre son caractère transitoire, cette constitution par les modalités de son adoption occultait de fait l’expression du peuple à travers un débat populaire que le référendum aurait dû conclure.

Mais, mieux vaut tard que jamais ne dit-on. C’est donc pour une position de principe que le PDG-RDA souscrit à un processus qui soumettrait la loi fondamentale à la volonté claire, librement consentie et exprimée du Peuple à travers un référendum. Il consiste dores et déjà que ce serait l’occasion de lever des ambigüités, de préciser des concepts et surtout réintroduire ou renforcer les concepts qui sont et doivent rester les acquis historiques de notre Peuple, tels que : le panafricanisme, la place de la culture, le statut des langues nationales, la souveraineté économique etc… L’inscription de ces concepts dans la loi fondamentale faciliterait grandement et obligerait dans ce sens le travail ultérieur du législateur. Le référendum permettrait alors une meilleure appropriation du document fondamental par tous les guinéens de par leur participation effective au processus de son adoption après une Obligatoire campagne d’information et de sensibilisation facilitant l’accès et la compréhension de cet instrument essentiel de gouvernance démocratique.

La conception, l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle constitution devraient permettre une profonde réflexion sur la nature, les rôles et fonctions ainsi que les mécanismes organiques des institutions qui régulent notre nation en garantissant au Peuple de Guinée à travers ses mandats le droit et la capacité de suivre sa propre voie et d’être encore plus libre de choisir son destin. C’est en cela que le référendum aurait un sens.

Notre foi, ainsi que notre raison conduisent fortement à recommander cette prise de position pour laquelle nous nous investissons sans réserve.

Vive l’Unité Nationale !

Honneur au Peuple !

Gloire a Peuple !

Gloire Eternel au Président Ahmed Sékou Touré !

Prêt pour la Révolution Démocratique Africaine !

Que Dieu protège la Guinée et les guinéens, amine !

 

 

                                                     Mohamed Touré                                           

                                                     Le Secrétaire Général

 

 

                                                        P/O Oyé Beavogui                                                                                                         

                                           Le Secrétaire Général Par Intérim