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Entre abandonner ou « empêcher » le processus électoral en cours ou miser tout ce qu’elle possède, au risque de tout perdre, l’opposition guinéenne se trouve dans un dilemme. C’est dans un climat délétère que M. Alpha Condé s’apprête à organiser sa parodie d’élection pour renouveler une Assemblée nationale déjà périmée il y a de cela un an.

Le fichier électoral en cours d’élaboration, fortement contesté, est prémisse de violences. C’est un secret de polichinelle. La carte électorale qui fait déjà couler beaucoup d’encre et de salive, attise aujourd’hui la polémique dans les rangs de l’opposition qui voit, derrière cette opération, se profiler une fois de plus un hold-up électoral avec un recensement non fiable, alors qu’un recensement crédible est un gage d’une élection transparente. Or, les élections législatives prévues le 16 février 2020 représentent un enjeu politique majeur pour notre pays. En effet, une élection constitue le mode le plus légitime pour désigner les représentants de la République. Elle suppose une liberté de choix, symbolisée par la multiplicité des candidatures, un corps électoral fiable, une loi électorale impartiale, une commission électorale non partisane, l’égalité de traitement entre les compétiteurs.

Alors, le démocrate guinéen s’arroge le droit de s’interroger sur la participation à ce scrutin qui risque de mettre en selle un pouvoir illégitime et honni de la population pour avoir détruit la société civile et les partis politiques crédibles qui jouent un rôle d’intermédiation entre le pouvoir et la population afin d’éviter toute explosion sociale dont personne aujourd’hui, même un mage, ne peut prévoir les conséquences. Le risque de la participation vaudrait-il la peine d’être pris ? À vous de jouer! La vérité c’est que, le changement tant souhaité en Guinée, passera sans nul doute d’abord par le changement des mentalités, le patriotisme, l’amour du prochain et la prise en main du destin de notre pays par une nouvelle génération d’hommes et de femmes, en s’appropriant les appareils politiques historiques confisqués par des personnes cupides et vendeurs d’illusions. L’esprit de sacrifice et d’ouverture vers

d’autres forces de progrès dans une logique de synergie sont, à n’en point douter, les gages d’un succès inéluctable contre les forteresses de l’obscurantisme incarnées par le pouvoir de Conakry.

Afin de retrouver une légitimité et de rassurer l’opinion, Alpha Condé conseillé par des mercenaires en col blanc n’a pas été avare de promesses pour plus de liberté, de transparence, de démocratie et de justice dans son pays. Nous ne sommes pas dupes. Alpha Condé n’est pas là pour les beaux yeux des Guinéens. Il n’est pas un démocrate, il cherche à monarchiser la Guinée vaille que vaille pour ses intérêts personnels et pour ceux de son clan de mafieux. Pour l’histoire et les générations futures, nous n’avons pas le droit de nous laisser faire.

Nous ne sommes pas en Guinée dans une démocratie où on compterait sur la transparence des élections pour les gagner. Nous sommes dans une situation où un régime dictatorial, marxiste-léniniste ne veut pas entendre parler d’alternance et cherche par tous les moyens à se maintenir au pouvoir. Continuer à pratiquer la fuite en avant en allant aux élections pour la simple figuration et légitimer de nouveau Alpha Condé, serait irresponsable et surtout insultant pour le peuple guinéen qui a donné toute sa confiance à ses leaders. Il apparaît donc évident que les con­ditions ne sont pas réunies pour assurer une élection transparente en Guinée.

À l’instar de ses prédécesseurs, l’acharnement d’Alpha Condé à maintenir le scrutin relève du suicide collectif. Malgré les signaux inquiétants, la Guinée s’achemine inéluctablement vers des législatives aux résultats connus d’avance et à l’issue de laquelle, qui perd, gagne

Par Tob Baldé