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Dans cet entretien accordé à notre reporter, le leader de l’Union des forces du changement (UFC), également coordinateur de la CODENOC n’est pas allé du dos de la cuillère pour tancer les opposants de la nouvelle constitution. Pour Aboubacar Sylla le FNDC entretiendrait un « agenda caché ». Par ailleurs, le ministre d’Etat, des Transports parle de quelques activités de son département.

Bonjour M. Le ministre.  Vous avez expliqué ce qui s'est passé et qu'est-ce qu'il y a, qu'est-ce qui n'a pas marché au dialogue politique ?

Je suis très surpris par l'interruption de ce dialogue puisque comme vous le savez, j'étais au cœur des négociations et nous avons juste tenus deux séances.  La première séance, c'était pour convenir d'un ordre du jour plus précis et pour définir le cadre de travail. Nous avons dans ce cadre demandé à ce que la CENI nous fasse un état de lieu en ce qui concerne le parachèvement des élections locales, en ce qui concerne la préparation des élections législatives.

C'était les deux thèmes qui étaient à ce dialogue. La session suivante, la CENI a fait l'état des lieux et puis nous nous sommes séparés très amicalement avec la volonté de nous revoir quelques jours après avoir consulté nos différentes bases et nos différents mandants.  Et convaincus également qu'après l'intersection des partenaires techniques et financiers qui jouaient un rôle de facilitation, parfois essentiellement en dehors de session, comme ça se fait toujours dans toute négociation de façon informelle. 

Nous avions pensé donc que nous allons nous retrouver à la troisième session pour enregistrer quelques avancées. À notre grand étonnement nous avons été informés de la façon informelle que l'opposition a décidé d'interrompre sa participation à ce dialogue.  Les deux points qui étaient à l'ordre du jour en ce qui concerne le parachèvement des élections locales, la CENI a d'abord donné l'information, qu’elle ne dispose pas des résultats par quartier et par district.

 C’est ce résultat-là qui devait d'après le code électoral révisé à partir des suffrages obtenus par chaque liste au niveau des élections communales, d'identifier le nombre de conseillers de quartier ou de district obtenu par chaque liste. Donc en fonction de ces résultats, mais au niveau de chaque quartier et chaque district.  Il se trouve que d'après le code électoral révisé, la commission administrative de centralisation de votes (CACV) est destinataire des bureaux de votes directement.

 Donc les CACV font la centralisation par commune. Il n'y a pas de centralisation intermédiaire au niveau des quartiers et districts. Donc disposer des résultats au niveau des quartiers et de districts, la CENI a demandé un délai pour lui permettre de voir quels sont les bureaux de vote qui sont attachés à chaque quartier et pour voir s'il n’y a pas de bureaux vote qui sont en cheval sur des quartiers ainsi de suite, de manière à donner des résultats par quartier. Pour ça, son chronogramme établi donne un délai de 80 jours. Il y avait six activités à réaliser, pour arriver au résultat escompté. 

La CENI a également indiqué qu'elle n'a pas de budget pour cette opération. Mais tout ne nous semblait pas infranchissable étant donné que le gouvernement était là à ce

dialogue. Donc il était possible de régler certainement les problèmes budgétaires en ce qui concerne cette activité de centralisation des résultats par quartier et par district. Donc nous on s'attendait tout simplement à ce que l'opposition propose un autre calendrier en demandant de raccourcir les différents délais. Puisqu'elle avait estimé que 80 jours c'était trop. Il était possible de faire plus rapidement. Donc pour ça, il y a eu un débat sur la durée de chacune des étapes et pour raccourcir le délai de 80 jours. Cela n'a pas eu lieu.

En suite pour ce qui concerne les législatives, la CENI avait indiqué qu'il y avait évidemment, il y avait des dysfonctionnements et quelques insuffisances. Mais elle se sentait en mesure de recorriger régulièrement de fur et à mesure. Puisque non seulement il y avait de problème de rupture de stock, de récépissé auxquels elle palliait au fur à mesure. Mais il y avait également un problème de panne de certains équipements.

Mais nous avons demandés à l'opposition, nous avons insisté que l'opposition pour qu’elle mette à notre disposition d'abord une note ou elle devait lister tous les griefs c'est-à-dire tout ce qu'on reprochait au processus électoral concernant les élections législatives. L'opposition n'a pas voulu le faire, malgré notre forte insistance au niveau du dialogue. Donc cela nous aurait permis de travailler sur le document.

Mais l'opposition encore une fois est venue à ce dialogue forcé en traînant les pas. Parce qu'elle voulait être agréable ou favorable à la communauté Internationale qui avait fait une preuve de facilitation pour que ce dialogue puisse se tenir. Donc elle est venue sans aucune bonne foi, aucune volonté d'aboutir à un accord. L'objectif c'était simplement satisfaire la communauté internationale et saisir la première occasion pour quitter le dialogue en faisant croire qu’elle était de bonne foi, c'est ce qui s'est vraiment passé. Sinon on n'était pas arrivé en une situation de blocage justifiant une suspension de participation de la part de l’opposition.

Lors de votre assemblée générale à l’UFC, vous avez évoqué le projet d'une nouvelle constitution. Vous avez dit qu’elle était à juste raison. À la CODENOC qui est ce qu'il faut faire à partir de maintenant ?  

Nous avons fait une déclaration pour soutenir cette initiative du président de la République. Parce que j'avais dit quelques jours avant que le président de la République n'avait pas le choix. Le référendum était incontournable. Il y a une masse significative des guinéens qui s'est manifestée contre la nouvelle constitution, mais une masse plus significative encore s'est également manifestée en faveur d'une nouvelle constitution. Donc l'arbitrage ne peut être fait.

Le peuple de Guinée est le premier concerné. Donc ça n'a pas été une surprise pour nous. On avait même pris un peu de temps, d'autant que la consultation qui avait été mené en sa demande par le Premier ministre avait ramené autour de la table plusieurs protagonistes, les leaders politiques, syndicaux, sociaux des personnes ressources tous ceux qui avaient accepté d'aller à cette consultation avaient recommandé l'élaboration d'une nouvelle constitution.  Donc c'était un passage obligé, et je crois que le président de la République n'avait pas le choix, puisqu'il ne pouvait pas trancher tout seul un débat de ce type. Donc il laisse le peuple de Guinée tranché. Donc ça ne nous étonne pas du tout. 

Maintenant la CODENOC son rôle c'est de sensibilisé, d’informer, de vulgariser la nouvelle constitution. Informer l'opinion nationale et internationale sur les biens faits, sur les avancées que cette constitution va procurer pour le peuple de Guinée en matière de qualité d'institutions, de pouvoir public, en matière de respect de droit de l'Homme et de garantir les libertés individuelles et collectives publiques. Donc nous allions faire ce travail de sensibilisation et d'informations. Et je pense que l'opposition devait s'inscrire également dans cette logique pour ce qui la concerne. Elle devrait peut-être faire un travail de sensibilisation contre la constitution, et c'est de bonne guerre.

La démocratie fonctionne comme ça. Et les divergences d'opinions ne doivent pas donner à ce que nous constatons aujourd'hui. Parce que moi aujourd'hui je ne parviens pas à comprendre comment des intellectuels peuvent s'opposer d'une façon aussi farouche à ce que le peuple de Guinée soit consulté. J'aurais parfaitement compris que le FNDC demande à avoir de garantie en ce qui concerne la transparence du scrutin référendaire. Je ne sais pas comment peut-on être démocrate et refuser de donner la parole au peuple, d'autant que c'est le peuple qui est dépositaire de la souveraineté nationale, d'autant que cette constitution dont on parle tant à laquelle on s'agrippe ce n'est pas une constitution légitimée par le peuple. C'est une constitution imposée juste pour permettre de passer à un cap qui était très difficile qui était celui de la transition militaire. Le peuple de Guinée n'a jamais adopté cette constitution. C'est une constitution qu'il faut modifier aussi parce qu’à l'usage, on s'est rendu compte qu'elle contenait des anomalies des insuffisances des omissions. Et donc je ne comprends pas comment on peut amener à de trouble à cette envergure, tout simplement parce qu'on soupçonne des velléités de troisième mandat (…)

On déstabilise complètement et pratiquement le pays, on fait tout pour donner une mauvaise image du pays, qui n’attire pas des investisseurs uniquement parce qu'on a des soupçons. 

Moi personnellement je reste dans le désarroi, à moins que dans tout ça il y a un agenda caché celui de déstabiliser les institutions, celui d'amener à l'insurrection ou à un coup d'État militaire de manière à amorcer une transition pour laquelle certains leaders politiques estiment qu'ils auront plus de chance de pouvoir accéder au pouvoir. Et pour laquelle, transition aussi, certains leaders de la société civile pensent qu'ils pourront animer un gouvernement de transition. Donc arriver au pouvoir sans le moindre effort.

Donc vous êtes sûr qu'il y a un agenda caché ?

C'est la logique. Je ne vois pas comment peut-on faire tout ça, parce qu'on ne veut pas que le peuple de Guinée soit interrogé.  Moi je le verrai descendre dans l'arène sensibiliser les Guinéens pour les encourager à voter non pour refuser. J'aurais compris. Et même encore comment peut-on s'accrocher à une constitution qui n'a aucune légitimité. Je ne peux comprendre leur position et si j'accepte et j'ai dit il y a un agenda caché. 

Vous avez évoqué des alliances que vous allez certainement nouer pour avoir le maximum de députés à l'Assemblée nationale. Comment est-ce que cela va se passer ? Est-ce que vous avez déjà entamé des démarches avec d'autres partis politiques ?

Absolument. Nous sommes d'abord au sein de la CODENOC. Et c’est la CODENOC qui discute de cette alliance. Parce qu'on veut faire de la CODENOC non seulement une alliance politique, mais aussi une alliance électorale en ce qui concerne les élections législatives avenir. Donc  on a déjà discuté au sein de la CODENOC y compris le RPG arc en ciel qui est membre entière de la CODENOC. Donc je pense que dans les prochains jours, on aura un accord aussi bien pour le scrutin uninominal en ce qui concerne les 38 communes urbaines et les listes proportionnelles. Les 76 députés qui seront donc élu à la proportionnelle.

Lors de votre conférence de presse sur le bilan et perspectives du département des transports, vous aviez promis des bateaux-bus. Où en est-on ?

Je vous ferais le point en conférence de presse pour cette question. L'agenda qu'on avait pris a connu un petit retard par une défaillance de notre partenaire. Vous savez les bateaux-bus étaient organisé dans le cadre d'un partenariat public-privé. Ce n'est pas l'État qui va organiser cette activité et mettre en œuvre ce projet. L’État donne certaine facilité, met en place ce cadre qu'il faut pour que les investissements puissent être réalisé. (…)

Nous la partie guinéenne nous avons rempli toutes les obligations. On a signé tous les accords, on a mis en place tous les cadres juridiques et tout le cadre fiscal et douanier nécessaire. On a aussi mis la disposition aux neuf gares maritimes qui sont prévues sur les deux corniches de Conakry. Et les titres fonciers ont été établit après que les coordonnées ont été définit. Les titres fonciers ont été mis à la disposition du promoteur. Donc, le partenaire nous a informé comment diriger la première drape des bateaux-bus, en attendent le lancement des travaux pour la construction des neuf gares maritimes. Donc, il y a évidemment un retard dans ce cas. Normalement, c'est au mois de décembre toute l'opération devait effectivement démarrer, c'est-à-dire le transport proprement dit. Mais on a eu quelques mois de retard qui vont être imputable à la partie guinéenne, mais plutôt au partenaire privée. 

Vous êtes le président de l’Union des forces du changement (UFC) et coordinateur de la CODENOC, est-ce qu'on peut dire que c'est l’accueil qui avait été réservé au chef de l’État le jeudi 31 octobre 2019 à l'aéroport, et à N'Nzérékoré qui ont poussé le président a présenté au peuple un projet de nouvelle constitution ?

Il y a eu deux étapes. Il y a eu d'abord des consultations. Le président a demandé au Premier ministre, d'ouvrir les consultations. Il (Premier ministre) a rencontré tous ceux qui ont voulu venir. Et plus de 90% de ceux qui ont répondu à cette consultation se sont prononcé en faveur d'une nouvelle constitution. Certains ont dit qu'ils sont d'accord pour qu'il y ait une nouvelle constitution, mais attends de voir son contenu, d'autres ont dit qu'ils sont d'accord pour une nouvelle constitution mais souhaite être associé à son élaboration, un autre groupe a parlé d’un certain sujet, de points qu'ils voulaient voir intégré dans la nouvelle constitution. Mais pratiquement tous ceux qui se sont déplacer pour aller rencontrer le premier ministre dans ces consultations se sont prononcé en faveur.  Certes d'autres ont boudé évidemment, l'opposition et une partie de la société civile.

Le deuxième élément ce qu'il y a eu des manifestations tant chez le président, mais des mobilisations qui étaient organisées par des partis politiques, de la société civile à Conakry et à l'intérieur du pays. Le président était aussi attentif à ce qui s'est passé dans l'autre camp. Le FNDC a mobilisé du monde notamment à Conakry. Donc le président s'est rendu compte qu'il y avait une frange des Guinéens étaient favorables, une autre qui ne l'étaient pas. Au risque de blessé l’une des deux franges, il ne pouvait pas trancher tout seul. Donc il a fait du peuple ce qui est normal. Le juge souverain. 

Est-ce qu'on peut dire que tout le travail abattu par le FNDC a échoué ? 

Non, je ne peux pas le dire. Parce que parce que si le front n'avait pas manifesté, peut-être il n'y aurait pas eu le référendum à ce niveau. Peut-être on aurait pu faire toute suite une constitution, on aurait soumis au peuple directement. Mais le président s'est rendu compte qu'il y a deux sons de cloches. Comme il y a deux sons de cloches, il ne peut pas trancher tout seul. Donc il dit qu’on va laisser le peuple tranché, allons au référendum. (…)

Comme je vous ai expliqué, il y a un agenda forcément caché. Si non rien ne peut expliquer que des cadres qui savent réfléchir, je ne parle pas de la masse des jeunes enfants qu'on mobilise, des militants enthousiastes ou de ceux qui profitent de ces marches pour en faire un carnaval pour s'amuser, je ne parle pas de ceux-là qui s'amusent à la maison, je parle de ceux qui dirigent des mouvements, comment ces intellectuels qui savent tous réfléchir peuvent s'opposer à ce que le président appelle à un référendum. Ça n'a aucun fondement juridique ou politique.

A partir du moment où le scrutin est garanti qu'il sera transparent, j'aurais compris qu'ils disent allons à un référendum, mais on veut avoir des garanties de transparence. Et deuxièmement nous voulons être associé à l'élaboration de la nouvelle Constitution, j'aurais compris tous ces exigences. Mais s'opposer farouchement comme ça, ‘’pas question, touche pas à ma constitution’’, une constitution qui n'a aucune légitimité, c'est bizarre. Donc c'est pourquoi je dis que les cadres qui sont derrières le FNDC, je ne peux pas les comprendre d’autant que la société civile est lésée dans la constitution actuelle. Ils n'ont aucune possibilité de participer à une compétition électorale nationale. Alors que la nouvelle constitution lui permet. C'est pourquoi je parle d'agenda caché. 

À la place de ses leaders, ne croyez-vous pas qu'une nouvelle constitution pourrait permettre au chef de l'État de continuer à briguer un troisième mandat ?

 J'aurais attendu que le référendum que se tienne, que le ‘’Oui’’ remporte. J'aurais attendu qu'il soit candidat à sa propre succession. Même s'il est candidat qui décide ?

Au Sénégal qu’est ce qui s'est passé avec Abdoulaye Wade. Il était candidat à un troisième mandat. Les opposants se sont opposés à cette candidature, finalement la cour constitutionnelle sénégalaise a validé cette candidature, il a été humilié. Finalement c'est le peuple qui a décidé. Donc moi opposant, j'aurais souhaité la transparence. Et si le président décide d'être candidat, je fais ma campagne contre lui. Le président sortira son bilan. Donc la compétition se fait comme ça.

Mais encore une fois, le problème essentiel ce que quand on est opposant on doit se battre pour garantir la transparence du scrutin. On ne doit pas s'opposer à ce que le peuple soit consulté. Moi, tout le temps que j'ai passé dans l'opposition républicaine, c'était ça. Je ne suis pas resté dans l'opposition républicaine parce que j'étais fondamentalement contre Alpha Condé ou son régime. J'étais là-bas par ce que je voulais que Weymark, parte, la réforme de la CENI intervienne, je voulais que les Guinéens votent. C'étaient nos revendications. C'est ça qui nous a fédéré.

 Et quand ces questions ont été réglé on est tombé dans une erreur, on a vu que l'opposition avait changé d'objectif. L'objectif était d'accompagner Cellou Dalein Diallo à Sekhoureyah alors que moi je ne me suis pas engagé en politique pour accompagner quelqu'un, mais pour y aller moi-même. Donc les objectifs ont changé complètement, la donne a changé. Il y a des nouveaux qui Sont venus dans l'opposition républicaine. On a voulu faire des manifestations une arme de destruction massive, si je peux le dire. Donc on n'était plus en accord, et c'est ce qui m'a fait quitter finalement de l'opposition républicaine. 

Mais le président de la République a dit qu'il ne laissera pas la Guinée dans la main des bandits. De qui s'agit-il ? En plus il poursuit en disant qu'il y a deux Guinée qui sont ces deux Guinée ?

Moi ce que je sais ce que le paradoxe Guinéens aujourd'hui, ce que les personnes qui veulent aujourd'hui apparaître comme des recours comme s'ils étaient des Hommes de l'avenir, c'est des Hommes du passé. Ce que je sais, ce que les difficultés que nous vivons aujourd'hui dans ce pays, ne sont pas toutes du fait du régime actuel qui n'est là que depuis 9 ans. 

Ce régime actuel a hérité de beaucoup de problèmes. Les misères aujourd'hui de la Guinée ce n'est pas dû au Pr Alpha Condé même si on lui a porté le chapeau. La corruption, l'absence des routes, l'absence d'assainissement, le manque de courant, le manque d'eaux c'est un héritage qu'il est en train de gérer laborieusement depuis 9 ans. Il y a des personnes qui sont à la base de cet échec de la Guinée et qui veulent apparaître aujourd'hui comme des Hommes neufs comme si les Guinéens étaient des amnésiques. C'est eux qui ont mis le pays dans cet état. C'est peut-être ça que le président a voulu dire. Vous avez des anciens Premiers ministres qui étaient là.

Et surtout quand le Général Lansana Conté était physiquement et intellectuellement affaiblit. Donc qui avait le pouvoir en main ? C'est ça le problème. On dit souvent il ne faut pas comparer un président à des ministres, mais ça dépend de quels premiers ministres. Général Lansana Conté n'était plus ici dans les dernières années de sa vie. Et les premiers ministres qui étaient là qui décidaient ? Il y a beaucoup de choses que nous vivons aujourd'hui, moi je la vis au niveau du ministère des Transports. J'ai des problèmes avec les Russes pour mettre en service Dubreka express parce que la ligne du chemin de fer Conakry-Fria a été bradée. 

Ou vous en êtes maintenant ?

Ça avance.  Or la ligne a été bradée. Elle a été vendue à moins de 20 millions de dollars alors que c'est une ligne de prix. Une ligne de plus de 160 km, ils ont vendu deux à trois km de voies ferrées. Ils sont là. Ce sont eux qui veulent revenir. Et les jeunes naïfs les suivent comme ça. Ils sont responsables de leurs misères. Si les jeunes vont mourir dans la méditerranée, si les gens vont mourir dans le désert, c'est parce qu'on a cessé d'être depuis une cinquantaine d'années.

La Guinée n'a pas préparé la base de son développement, ce n'est pas le fait d'Alpha. Alpha Condé a fait 9 ans, il a fait ce qu'il peut. Il y a des gens qui ont détruit le pays avant lui. Quand Alpha Condé est arrivé au pouvoir, moi je sais où on était. On était dans un pays où premièrement : il y avait un taux d'inflation de plus de de 24 % de production. On avait le taux de croissance pratiquement nul. Réserve d'échange il n'y a même pas un mois d'importation. Et le courant on avait une capacité de production d'énergie électrique d’à peine 100 GB. Aujourd'hui on est à plus de 700 GB même s'il y'a des difficultés. C'est vrai, mais la situation s'est améliorée. Il faut faire le constat aujourd'hui sur le régime d'Alpha Condé. Alors il y a des gens qui ont mis la Guinée dans le trou comme il dit lui-même. Donc je crois que c'est ce qu'il a voulu dire. Moi dans mon département, la ligne de Fria, la compagnie Air Guinée qui étaient bradé. Un moment il y avait non seulement Air Guinée qui fonctionnait, qui faisait les lignes sous régionales, qui faisait mêmes des lignes en dehors même du continent africain, mais aussi il y avait des compagnies aériennes privées. Tout est partie où ?  Tout ça, on a laissé mourir.

Moi j'ai pu remettre en route les bus de la SOTRAGUI. Tout est arrêté. La Guinée n'a rien. Et ça ce sont ces personnes-là qui ont géré ce département comme par hasard et qui sont aujourd'hui en train de se présenter comme des recours. Alors que si Alpha Condé a des problèmes c'est à cause des Cellou Dalein Diallo, des Sidya Touré et tous les autres. Mais la Guinée est un pays très particulier. C'est un pays d'imposteur. C’est un pays où les gens se font passé pour ce qu’ils ne sont pas, où les gens les plus nuls se font passé par les plus brillants, se font passé pour les plus honnêtes. Les plus apatrides se font passé pour les plus patriotes. Malheureusement, parce qu'on trompe le peuple. La population est obnubilée. Ils ont réussi à mettre dans la tête des Guinéens ces questions de communautés et d'ethnies. C'est dommage !

Entretien réalisé par Amadou Tidiane Diallo (Indépendant)