Le chef de fil de l’opposition était l’invité de la radio lynx Fm en ce début de semaine, dans cet entretien le président de l’UFDG, a écossé les problèmes qui opposent la CENI à l’opposition plurielle, il est également revenu sur les échange qu’il a eu avec les ambassadeurs accrédités en guinée pour sortir de cette crise politique qui mine de plus en plus le pays. Interview.
La CENI et opposition plurielle.
Cellou : Le président de la CENI a beaucoup de pouvoirs lorsqu’il ne peut pas faire preuve d’indépendance, l’impartialité et qu’il obéît comme il le fait maintenant aux instructions de la mouvance, il ne peut pas vraiment incarner l’esprit et la lettre de cette loi qui essaye de faire en sorte que cette CENI puisse tenir la balance égale entre les différents participants à une élection.
Nous avons vu que M. KEBE a violé à plusieurs reprise son serment :la loi portant création de la CENI et le code électoral, nous avons demandé à ce qu’il soit remplacé. Aujourd’hui, le conflit majeur qui est à la source toute les tensions que nous vivons aujourd’hui, c’est le changement de constitution qui ne se justifie pas, qui est illégale qui est inopportun et qui n’a aucun intérêt pour la Guinée sauf donner la possibilité à Alpha Condé de briguer un troisième mandat en 2020.
Donc, nous avons dit que nous ne voulons pas aller à cette mascarade. On a suffisamment mis en évidence le caractère absurde de ce fichier, j’ai donné deux chiffres, d’abord l’audite qui avait révélé qu’il y avait trois (3) millions cent électeurs qui n’étaient pas dé doublonnés, il y avait 1562 000 électeurs qui n’avaient pas de donner biométrique. Et la mission d’audit avait recommandé fortement aux autorités de ce pays, de faire en sorte que tous les électeurs reviennent pour qu’on puisse éliminer d’office et les doublons et les personnes irrégulièrement enregistrées. Mt. Kébé a refusé d’appliquer cette recommandation
Nous avons un fichier tellement gonflé qui représentant 68% de la population. Il n’y a pas un seul pays dans la sous-région ouest africaine dont le corps électoral rapporté à la population dépasse 42%, avec ce fichier là où on va ? ça signifie qu’il y a beaucoup de doublons, il y a beaucoup d’enfants, mais personne n’a accès à ce fichier sauf des personnes que M. Alpha Condé a recrutées et à qui, il a confié la gestion de ce fichier. Même madame Camara qui est directrice du département fichier a avoué publiquement au grande gueule qu’elle n’a pas accès aux fichiers. Donc on ne peut pas aller à une mascarade comme celle-là. C’est ça la position de l’UFDG, c’est ça la position de l’opposition.
Quand même par rapport à c’est négociation, il se dit qu’il y a eu des diplomate et d’autre représentant des institutions internationales que nous avons vu venir chez vous la semaine dernière pour vous faire des propositions pour relancer le dialogue avec le gouvernement. Qu’est-ce qu’ils ont concrètement proposé ?
J’ai reçu l’Ambassadeur du royaume uni qui vient d’être affectée à Conakry qui avait voulu prendre contact avec moi, en tant que chef de fil de l’opposition, il a souhaité obtenir ma lecture de
la situation par rapport à la crise, comment de mon point de vu, on pouvait sortir à cette crise. Je lui ai fait la genèse de cette crise depuis que M. Alpha Condé est là, il y a un conflit, il y a une crise de confiance qui est devenue profonde parce que M. Alpha Condé ne respecte pas la loi, il ne respecte pas les accords politiques, il ne respecte pas les décisions de justice, tout le conflit vient de là.
Organiser les élections à bonne date est un problème pour M. Alpha Condé, or ça, c’est le domaine de la loi, ça ne doit pas dépendre de l’humeur de président de la république, il n’a jamais voulu organiser les élections à bonne date. Et lorsqu’il les organise, c’est vraiment une mascarade qu’il a souvent organisée. Les dernières élections locales l’ont suffisamment prouvée. Même la mise en place des institutions prévue par la constitution n’est pas achevée. La haute cour de la justice n’existe pas, il a systématiquement refusé de la mettre en place, ça c’est une violation de la constitution, c’est une violation donc de son serment.
J’ai expliqué dans quelle condition nous avons obtenu les élections législatives en 2013. Dans quelle condition on a obtenu les élections locales. Mais même ça, lors de la centralisation, il a demandé de changer les résultats parce qu’il n’accepte pas que l’UFDG lui dépasse à Conakry et dans les communes de la basse côte sauf disait-il à Ratoma. Et c’est ce qui a été fait, on a volé nos suffrages à Kindia, à Dubréka, à Matoto, à Dixinn, même à Matam donc voilà les sources de conflits. J’ai expliqué à l’ambassadeur et à tant d’autre que la source des conflits : c’est le non-respect de la loi, du calendrier électoral, des accords politiques et mêmes des décisions de justices.
Lorsqu’on est en face d’un pouvoir qui ne fait aucun effort pour respecter ses propres engagements, qui ne fait aucun effort pour respecter la constitution et les lois de la république, bien entendu il y a des conflits.
J’ai expliqué à l’ambassadeur comment s’en sortir, j’ai rappelé les conditions posées par l’opposition politique : l’achèvement des élections locales, l’assainissement du fichier et le changement de président de la CENI. Et il n’est pas le seul auquel j’ai expliqué, j’ai rencontré les autres diplomates : l’ambassadeur des Etats Unis, la France, l’Union Européenne, on a répété à chaque occasion les mêmes problèmes, Ceux qui étaient là depuis longtemps le savent. L’opposition est toujours disposée à aller au dialogue mais malheureusement notre partenaire au dialogue n’est jamais de bonne foi, il n’a jamais appliqué les décisions consensuellement pris lors de dialogue politique.
Une synthèse d’Aissatou Diallo