Le président de la République a effectué la semaine écoulée, des déplacements à l’intérieur du pays dans le cadre de la campagne pour la tenue du referendum prévu ce 1er mars en couplage aux élections législatives. Cette nouvelle descente d’Alpha Condé à l’intérieur du pays consiste à remobiliser les troupes en faveurs du ‘’Oui’’ lors du scrutin. Ces différentes grandioses mobilisations à tort ou à raison monnayer par des billets, requinque le locataire de Sékhoutoureya qui désormais n’exclut rien pour aller au referendum.
C’est par Faranah, préfecture située à plus de 500 Km de Conakry que Alpha Condé a entamé son opération de charme. Ici, le chef de l’Etat dans son allocution en langue maninka transcrit en français, par nos confrères du site mosaiqueguinee.com, met en garde ceux qui tenteront d’empêcher la tenue du double scrutin.
«Nous sommes des musulmans. On veut qu’on aille tous de l’avant. C’est la vengeance qui gâte un pays. Mais nous n’accepterons pas la foutaise, on ne combat pas quelqu’un. Quand tu es avec un aveugle, il faut le piétiner pour qu’il sache qu’il n’est pas seul. Le jour de l’élection, quiconque tente de saccager les urnes, frappez-le. Mettez les enfants pour surveiller les urnes. Mobilisez les enfants. Au moins 10 jeunes par bureau de vote», a rapporté nos confrères.
A Kissidougou, le président de la République frappe à coups de verges ses détracteurs. Selon lui, certaines sorties d’acteurs de la communauté internationale ne font ni chaud ni froid.
« Moi, je n’ai peur que de Dieu. Je n’ai peur de personne en Guinée comme à l’extérieur », a-t-il indiqué, avant d’insister. « On fera ce que le peuple de Guinée veut », martèle Alpha Condé.
Sur la même lancée, à Kankan, il persiste sur le pouvoir du peuple. « Qu’est-ce qui est plus démocratique que de demander au peuple ce qu’il veut ? Le pouvoir appartient au peuple. Nous l’avons montré en 58 », a-t-il rappelé, avant d’ajouter : « Moi, je n’obéis qu’au peuple de Guinée. Je n’obéis à personne », a laissé entendre le chef de l’Etat guinéen.
Dimanche dernier, le président a été reçu à Mamou dans le même cadre. Là encore la même rethoriue. Mais d’entrée, Alpha Condé rappelle ses années d’opposant.
« J’ai gagné les présidentielles en 1995. Le président Conté a dit que c’est lui qui a gagné. Les jeunes officiers sont venus me voir pour me dire de ne pas accepter, nous sommes avec toi, ne crains rien. J’ai dit qu’il y aura quand même des morts. J’ai été dans les mosquées dire que je ne veux pas gouverner les morts. Evidemment, tous ceux qui avaient voté pour moi étaient en colère, j’ai pris mon avion, je suis parti à Paris. Mon adjoint Kamé, sans mon accord, a négocié avec le gouvernement pour que je sois premier ministre et qu’on se partage le gouvernement avec le président, j’ai dit que ce n’est pas cela mon combat. Tant que je n’aurai pas la possibilité d’appliquer mon programme, je serais opposant. J’ai été opposant pendant 42 ans. J’ai combattu la première république un certain moment, j’ai été condamné à mort par contumace, le deuxième président m’a mis en prison pendant deux ans et demi. Mais la vie d’un homme dépendant de Dieu, et c’est lui qui donne le pouvoir. Bah Mamadou, Siradio et moi, on a été opposant, mais on a jamais jeté une pierre sur une voiture, on a jamais cassé un vélo, une moto à plus forte raison une voiture ou une maison », rappelle-t-il, tout en réitérant qu’il n’a peur de personne « ni en Guinée, ni en dehors ».
« Je sais que Dieu est avec moi. La preuve, je n’arrive pas à vieillir. Quand je marche avec des militaires, qui sont mes petits-enfants, ils se fatiguent avant moi. Et je ne suis jamais malade, parce que ma main est dans les mains de Dieu », a lancé le président Guinéen.
Dans la ville carrefour, a dans son speech invité le peuple à aller voter. « Le jour des élections, tous ceux qui veulent voter, allez voter. Ne craignez rien, nous allons assurer la sécurité. Tout le monde a le droit de voter ou de ne pas voter. Nous n’accepterons pas que des gens aillent casser les urnes. L’impunité est finie en Guinée, tant du côté de la mouvance que de l’opposition. Quiconque viole la loi, sera désormais puni. Je vous préviens. N’acceptez pas qu’on vous envoie casser des urnes, parce que toute personne qu’on prendra, sera condamnée. Ce ne sera pas une condamnation à court terme, mais une condamnation ferme. Ils ont voté contre moi la loi anticasseurs, cette loi existe encore. Non seulement, on arrête le casseur, mais on arrête aussi le commanditaire. Ceux qui veulent voter à Mamou, allez voter, n’ayez pas peur des menaces. L’Etat est là pour assurer votre sécurité», rassure Alpha Condé.
Il faut rappeler que ce dimanche le peuple de Guinée est appelé à un double scrutin, alors que des acteurs politiques et de la société civile regroupé au sein du Front national pour la défense de la constitution, menace d’empêcher la tenue des votes.
Sadjo Diallo