Dans un communiqué, la mission d’assistance de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a décidé de se retirer du processus électoral guinéen.
Cette décision qui intervient à moins d’une semaine des élections législatives auxquelles sera couplé le referendum sur le projet de nouvelle constitution, se justifie par de nombreuses « insuffisances », révèle l’OIF.
« Sur le constat de ces insuffisances qui persistent, et qui ont été particulièrement signalées à la Commission électorale lors de la récente remise du rapport de mission, il sera difficile pour l’OIF de continuer à soutenir le processus électoral en Guinée, tant qu’un consensus sur le nombre d’électeurs ne sera pas négocié par toutes les parties prenantes nationales », indique l’OIF qui rappelle que l’audit du fichier électoral réalisé conjointement en 2018 par l’OIF, les Nations unies et l’Union européenne, à la demande des partenaires guinéens avait révélé que le fichier électoral de 2015 comportait 2.490.664 électeurs problématiques, qui, bien que n’étant pas repassés en 2019 devant les Commissions administratives d’établissement et de révision des listes électorales (CAERLE) pour confirmer leur inscription, continuent malgré tout de figurer dans la base de données actuelle.
« Les insuffisances constatées sur ces effectifs incluent notamment un certain nombre de cas d’électeurs décédés, non déclarés ainsi que des doublons. Au total, il s’avère que 98% de ces 2.490.664 électeurs ne disposent pas de documents permettant leur identification, bien que la loi prévoie 6 types de pièces pour justifier l’identité et l’âge de l’électeur », souligne l’organisation, tout en précisant que le mandat de la mission technique de l’OIF « ne consistait nullement en une quelconque validation ou invalidation du fichier électoral guinéen ».
Par ailleurs, l’Organisation internationale de la francophonie a condamné tous les actes ayant déjà causé des morts. Cependant, elle a imploré les autorités guinéennes, d’agir rapidement pour éviter toute perte additionnelle de vies humaines et enrayer tout risque d’escalade vers la violence.
« La Secrétaire générale de la Francophonie tient à rassurer les partenaires guinéens quant à la disponibilité de l’OIF à soutenir toute initiative qui permettrait, par la voie du consensus, de favoriser le renforcement de la démocratie et la consolidation de la paix et de la cohésion sociale en Guinée », lit-on dans le communiqué.
Sadjo Diallo