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Joint par téléphone par nos confrères de FIM FM vendredi dernier. Le président du parti UDRG revient sur sa participation à Dakar au forum sur la paix et la démocratie et la réunion des chefs d’Etat de la CEDEAO tenu Dimanche à Abuja et les 100 du colonel Doumbouya à la tête du pays. Bah Oury salue les actes posés par le colonel mais déplore le retard de la mise en place du CNT, selon lui, la mise en place du CNT va permettre à la Guinée d’être accompagnée de manière plus innovante par la communauté de la sous-région. Interview.   

Bonjour M. Bah Oury : le président de la transition vient de restituer les cases de belle vue à la famille de feu Sékou Touré comment réagissez- vous à cette actualité ?

J’avoue que j’étais surpris mais j’ai considéré après réflexion que c’est une bonne chose. ‘’Il faut rendre à César ce qui appartient à César’’. Par jurisprudence, ça ouvre un autre sentier extrêmement important parce que l’Etat par le passé s’est permis de détruire des biens des citoyens : Kaporo-rail et tant d’autres coins. Des personnes qui avaient leurs biens en bon et difforme se sont vus de jour au lendemain déloger. Cela est un acte à saluer. Le fait que les cases de belle vue soient restituées aux ayants droits, c’est une bonne chose mais c’est un cas de juriste prudent qui devrait être appliqué également à tous ceux et à toutes celles qui a un moment donné ont été victimes de laarbitraires de l’Etat, qui a détruit leurs maisons, leurs domiciles sans aucune compensation

Vous rentrez du Dakar où vous avez participé au forum international sur la paix. Qu’est-ce qu’on peut retenir de cette rencontre ?

C’est une nécessité de se rendre compte que le monde africain est en danger, notre environnement est en péril, il y a le péril de la Guerre, chaque jour on compte le nombre de morts, il y a le péril de déflagration des Etats. Le Mali pratiquement est dans une situation confuse. La république centrafricaine qui est un peu éloignée de nous et dans ce cas-là.

Vous avez de guerres civiles un peu partout dans le continent, de terrorismes, ça inquiète. Ça nécessite de repenser la manière dont nos pays sont gouvernés et de ne pas avoir les yeux braqués sur les guidons.

Il faut lever la tête. Il faut regarder autour de soi et se dire ce qui se passe ailleurs peut nous arriver. Donc faisons tout pour que cela n’arrive pas d’où la nécessité avec d’autres de réfléchir d’anticiper et d’avoir une attitude proactive pour aller toujours dans le sens de consolidation de la paix, de consolidation qui est facteur de rapprochement, de rassemblement, d’intégration des communautés et non pas avoir des attitudes qui peut être interprétés comme des attitudes bellicistes ou agressives vis-à-vis d’une communauté ou d’une autre.

Bientôt les 100 jours du colonel Mamadi Doumbouya à la tête de l’Etat de la Guinée. Qu’est-ce qu’on peut retenir après 4 mois de gestion ?

Il y a eu de bonnes choses qui sont faites. Il y a la dynamique mémorial et ça c’est extrêmement important et qui est porté personnellement par le colonel Doumbouya, c’est une bonne chose. La question de la politique en ce qui concerne la transition, c’est à ce niveau-là qu’il faut accélérer le pas. Accélérer le pas, cela veut dire de prendre en compte la nécessité de manière transparente, de manière claire fixée la feuille de route de la transition en termes de durée, en termes de chronogramme, en termes d’action majeur pour que les choses se fassent sans aucune ambiguïté et dans la clarté. Ça permet de rassembler, ça permet de pacifier, ça permet d’apaiser.

 C’est la raison pour laquelle le seul bémol que j’ai, je pense qu’on aurait dû avant la date d’aujourd’hui publier la liste des membres du CNT. Ça aurait été un gaz de bonne volonté concret à la communauté sous-régionale de la CEDEAO, et qui aurait pris cet élément-là comme étant une bomme d’encouragement pour que la transition guinéenne soit beaucoup plus accompagnée de manière beaucoup plus innovante. Mais je ne sais pas pourquoi il y a eu de ce point de vue un retard.

Le jeu de cache-cache là, abandonner -ça. On a assez de temps dans ce pays, depuis des décennies et des décennies. Jouons franc jeu, que ceux qui veulent empêcher le colonel Doumboya d’aller dans la bonne direction, que ceux-là mettent balle à terre. Parce que je dis, la nécessité de la réussite de la transition, elle est essentielle pour la Guinée, pour tous les Guinéens. Que vous soyez dans le gouvernement ou que vous ne soyez pas dans le gouvernement, c’est une nécessité absolue que cette transition réussisse parce que si on ne réussisse pas, c’est dangereux pour notre stabilité, pour la paix civile parce que si on ne réussisse pas, on met le pays dans une situation des instabilités qui est analogue à ce que d’autres pays connaissent comme la république centrafricaine. Je ne souhaite que mon pays que j’aime, mes compatriotes que j’aime vivent des situations comme ce que je vois actuellement au Burkina, au Mali et ailleurs.

Il faut que les gens se rendent compte que la transition c’est pour la Guinée. Et les guinéens veulent le rassemblement, veulent la paix, veulent construire leur pays, veulent sortir de cette misère, donc ne nous le faisons pas perdre le temps et de l’espoir.

Transcrit par  Amadou Diallo