Ce 2 octobre, la Guinée célèbre une date historique : celle de son indépendance, arrachée en 1958 dans un élan de fierté nationale, lorsqu’elle a dit "NON" à la domination coloniale. À cette occasion, Cellou Dalein Diallo a adressé un message à la nation. Un message à la fois empreint de fierté et d’inquiétude, mêlant hommage aux héros du passé et critiques acerbes des dirigeants actuels.

L’ancien Premier ministre a d'abord rappelé le rôle prépondérant que la Guinée a joué dans la décolonisation de l’Afrique. Des diplomates aux soldats, le pays a soutenu les mouvements de libération sur le continent, notamment l’ANC contre l’Apartheid. C’est cette Guinée pionnière, bastion de la dignité africaine, qu'il salue avec un profond respect.

Mais l’heure n’est pas seulement aux commémorations. Cellou Dalein, avec une lucidité tranchante, dresse un tableau sombre de l’état actuel du pays. Selon lui, la Guinée, autrefois symbole de la liberté africaine, est aujourd’hui en proie à une junte militaire qui ébranle les droits et libertés du peuple. Un contraste brutal entre l’héroïsme d’hier et les dérives d’aujourd’hui.

Son message est clair : l’heure est à la résistance. Résistance contre l’autoritarisme, résistance pour la préservation des acquis démocratiques obtenus au prix de lourds sacrifices. En ce jour d’indépendance, il appelle à une nouvelle mobilisation nationale, à l’image du sursaut patriotique de 1958, pour rejeter toute forme de domination, qu’elle soit étrangère ou interne.

Le leader de l’UFDG ne mâche pas ses mots : le retour à l’ordre constitutionnel est impératif. L’organisation d’élections crédibles, inclusives, et le respect de la Charte de la Transition, promesse faite par le Colonel Mamadi Doumbouya, sont pour lui les seuls moyens d’assurer un avenir de justice et de liberté pour les générations futures.

Ainsi, ce 2 octobre, au-delà des festivités, résonne un avertissement. La Guinée, berceau des luttes pour la souveraineté africaine, doit aujourd’hui faire face à une nouvelle épreuve. Une épreuve où la liberté est en jeu, et où, comme le rappelle Cellou Dalein Diallo, seule l’unité nationale permettra d’éviter une nouvelle trahison de l’idéal indépendantiste.

Alpha Amadou Diallo