Le président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL), Aliou Bah, a exprimé son inquiétude face à la tendance croissante de certains jeunes guinéens à se compromettre pour une poignée de GNF et un T-shirt, dans le but de soutenir un régime autoritaire en Guinée. À l'occasion du 66e anniversaire de l'indépendance, Bah appelle la jeunesse à une prise de conscience et à un engagement plus actif dans la gestion des affaires publiques.

« Une certaine jeunesse, en 2024, applaudit des défilés militaires, sans s'interroger sur les coûts et les raisons de ces acquisitions », déplore-t-il. Selon lui, ces manifestations sont orchestrées par des individus masqués dont les identités restent inconnues du grand public, alors que ce sont les contribuables qui financent ces opérations.

Bah s'inquiète de la propension de certains jeunes à privilégier des célébrations onéreuses, qui profitent principalement au pouvoir en place, au détriment des exigences fondamentales telles que l'accès à l'éducation, à des infrastructures routières adéquates, à des soins de santé, et à la sécurité publique. « Il est préoccupant de constater qu'une jeunesse accepte de se vendre pour 50.000 GNF et un T-shirt, au lieu d'exiger le respect des engagements pris par des dirigeants non élus », insiste-t-il.

L'opposant politique déplore également l'apathie de ces jeunes face à la corruption et à la mauvaise gestion des ressources publiques. « Ils semblent indifférents à la dilapidation des fonds publics et à l'exploitation des ressources minières par une élite incompétente et arrogante », déclare-t-il.

Bah critique la désaffection des jeunes envers le processus électoral, les accusant de renoncer à leur droit de choisir leurs dirigeants. « Préférer mendier auprès de ceux qui volent et corrompent, au lieu de se battre pour leurs droits, est une trahison envers leur avenir », souligne-t-il.

Le président du MoDeL dénonce également l'indifférence de certains jeunes face à l'injustice, aux assassinats et aux kidnappings dont sont victimes des citoyens innocents. Il exprime sa déception face à la complicité passive de certains leaders religieux, intellectuels et politiciens, face aux crimes d'État, qui ne suscite aucune réaction chez une jeunesse réduite à la propagande politique.

Malgré ces défis, Aliou Bah reste optimiste. « Il existe encore des compatriotes conscients, courageux et dignes qui donnent des raisons d'espérer qu'un avenir meilleur est possible pour notre pays », conclut-il.

Aziz Camara