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Les promesses d’une gestion vertueuse et transparente, portées haut par les dirigeants de la transition, semblent s’étioler sous le poids d’un scandale qui éclabousse le Premier ministre Bah Oury et place le débat sur le financement pro-CNRD sous les feux des projecteurs.

L’affaire prend racine dans une requête du Front National pour la Défense de la Transition (FNDT) en avril 2024. Cette organisation demande alors au ministère de la Jeunesse et des Sports un soutien financier pour un projet ambitieux : « Le rôle de la Jeunesse pour la préservation de la Paix et les Acquis de la Transition ». Le 29 août 2024, le ministère répond favorablement. À la manœuvre, Keamou Bogola Haba, chef de cabinet et fondateur du FNDT, qui salue cette initiative et promet l’appui sans réserve de son département. Un enthousiasme qui ne passe pas inaperçu.

L’histoire ne s’arrête pas là. Le 16 septembre 2024, c’est au tour du cabinet du Premier ministre, représenté par Mohamed Lamine Sy Savane, de relayer la demande auprès du ministère. La lettre plaide pour un appui financier au FNDT, vantant l’objectif du projet : promouvoir les idéaux du CNRD et engager la jeunesse dans le processus de transition. Une démarche qui soulève de vives inquiétudes sur la neutralité du processus de transition, que beaucoup espéraient impartial et exempt de tout biais politique.

Ce soutien assumé à une initiative pro-CNRD pose une question de fond : comment envisager une transition crédible et neutre lorsque ceux qui en tiennent les rênes soutiennent financièrement un mouvement qui leur fait l’éloge ? Le risque de glisser vers une gestion partisane, loin de l’exemplarité promise, devient tangible.

Dans un contexte où la Guinée aspire à un avenir démocratique et apaisé, ce scandale met en lumière l'urgence de la probité et de l'exigence de neutralité de la transition. Les belles promesses de moralisation des fonds publics ne peuvent rester des slogans creux. Si les autorités de transition souhaitent conserver une crédibilité, elles doivent choisir entre servir des intérêts partisans ou rétablir la confiance. À défaut, la transition risque de devenir un jeu où l’intérêt du pouvoir l’emporte sur celui de la nation.

Algassimou L Diallo