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Le drame de Nzérékoré, survenu dimanche dernier, où plus de 50 personnes ont perdu la vie dans une bousculade tragique lors d'un tournoi de football, a secoué la Guinée. Si le gouvernement a réagi en créant un comité de crise et une commission d’enquête pour élucider les causes de cette tragédie, Cellou Dalein Diallo, principal opposant en exil, a dénoncé une gestion calamiteuse du pouvoir et un détournement des objectifs de la transition.

Le leader de l’UFDG ne mâche pas ses mots : selon lui, l’incident est le reflet d’un gouvernement plus préoccupé par la promotion d’une candidature illégitime à la présidentielle que par la sécurité et le bien-être de ses citoyens. La tragédie de Nzérékoré, qui aurait fait plus de 135 morts selon les organisations de défense des droits humains, est, selon Diallo, une conséquence directe d’une campagne électorale déguisée sous forme d'événements publics tels que des concerts et des tournois. En l’occurrence, ces manifestations ne seraient que des outils de propagande pour légitimer la candidature du colonel Mamadi Doumbouya à la présidence, une ambition qu’il avait juré de ne pas nourrir en tant qu’officier au moment de son arrivée au pouvoir. Pour Diallo, cette contradiction fondamentale est le cœur du problème.

« Il faut chercher les causes profondes », martèle-t-il. « L’organisation chaotique de ces événements, sans les précautions nécessaires pour assurer la sécurité, est la responsabilité directe du gouvernement. Mamadi Doumbouya, en promouvant sa candidature, bafoue ses engagements et, par son impréparation, provoque des drames humains. »

Quant à la gestion du bilan, le Premier ministre Bah Oury évoque un total de 56 victimes, un chiffre contesté par les organisations locales qui parlent de 135 morts et plus de 50 disparus. Selon les informations recueillies par les responsables de l'UFDG, le bilan serait encore plus lourd, une réalité que le gouvernement semble minimiser.

À l'approche de la fin de l’année, et donc de la date initialement fixée pour le retour à l'ordre constitutionnel, la tension monte. Cellou Dalein Diallo et les forces vives de Guinée affirment ne plus reconnaître la légitimité du pouvoir au-delà du 31 décembre. « Le CNRD et Mamadi Doumbouya ont pris l’engagement, devant la communauté internationale, de restituer le pouvoir au civil à cette date. Si cet engagement n'est pas respecté, nous exigerons leur départ », insiste-t-il.

L’opposant guinéen annonce qu’il sera aux côtés du peuple dans cette lutte. « L’UFDG, l’ANAD, les forces vives et la population se lèveront pour revendiquer le respect de la Constitution et l’exercice complet de leurs droits et libertés », assure-t-il, conscient que la transition pourrait se transformer en un nouveau combat pour la démocratie.

Ainsi, alors que la Guinée se trouve à un tournant décisif, l’issue de cette transition semble incertaine. Le pouvoir, après avoir bafoué ses engagements, devra désormais faire face à une opposition résolue à ne pas laisser la situation perdurer au-delà des délais fixés. Les semaines à venir seront cruciales pour l’avenir politique du pays.

Amadou Diallo