Assign modules on offcanvas module position to make them visible in the sidebar.

Testimonials

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipisicing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Sandro Rosell
FC Barcelona President

Nous avons 430 invités et aucun membre en ligne

Note utilisateur: 0 / 5

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Le 19 décembre 1993 marque un tournant historique dans l’histoire politique de la Guinée. Après une décennie de pouvoir militaire, le colonel Lansana Conté, arrivé au pouvoir en avril 1984 à la suite du décès du président Sekou Touré, organise la première élection multipartite de l’histoire du pays. Un geste qui symbolise l’ouverture du régime, certes, mais aussi un défi à la stabilité du pouvoir qu’il a lui-même consolidé après une tentative de coup d’État en 1985.

C’est au cœur des réformes de la fin des années 1980 et début 1990 que Lansana Conté initie la transition vers un système politique plus pluraliste. Après un référendum en 1990 qui entérine une nouvelle constitution, le multipartisme est finalement instauré en 1991. Cette promesse de démocratie va permettre à plusieurs partis d’émerger sur la scène politique, ouvrant ainsi le chemin pour l’élection présidentielle de 1993.

Lansana Conté, le président sortant, se lance dans la course sous la bannière du Parti de l'Unité et du Progrès (PUP), et fait face à une concurrence serrée avec sept autres candidats, dont l’opposant Alpha Condé du RPG, Bâ Mamadou du PRP, et Siradiou Diallo de l’UNR. La campagne électorale est animée, marquée par des débats passionnés sur l’avenir du pays, tout en se déroulant dans un climat de méfiance et de défiance.

Le jour J, le 19 décembre 1993, les Guinéens se rendent aux urnes, un geste historique en soi. Mais la nuit du 23 décembre, à 1h du matin, le ministre de l’Intérieur, Alseny René Gomez, annonce les résultats provisoires de la présidentielle : Lansana Conté obtient 50,93% des voix, suivie par Alpha Condé avec 20,5%, puis Bâ Mamadou et Siradiou Diallo. Un résultat qui fait rapidement l’objet de contestations. L’opposition, convaincue de la fraude, rejette en bloc ces résultats.

Le 4 janvier 1994, Lamine Sidimé, le président de la Cour Suprême, valide la victoire de Lansana Conté avec 51,7% des voix. Cette validation officielle n’arrête cependant pas les critiques, qui continuent d’alarmer sur l’absence d’une élection véritablement libre et transparente.

Malgré les récriminations, le 29 janvier 1994, Lansana Conté prend officiellement ses fonctions de président de la troisième République de Guinée. Si cette élection est symbolique d’une ouverture démocratique, elle marque aussi le début d’une ère où la stabilité du pouvoir prime sur la véritable alternance politique, une situation qui ne cessera de nourrir les tensions politiques au fil des ans.

Abasse Diallo