Le 26 décembre 2024, Aliou Bah, leader politique et voix critique en Guinée, s’est vu interdire de quitter le territoire sans aucun fondement judiciaire. Une mesure arbitraire qui illustre une dérive autoritaire inquiétante, suscitant l’indignation des Forces Vives de Guinée et relançant le débat sur le respect des droits fondamentaux en période de transition.
Cette interdiction, manifestement arbitraire, constitue une atteinte grave à l’article 18 de la Charte de la Transition, ce texte fondateur qui proclame haut et fort le droit de tout citoyen à circuler librement. La Charte, pourtant adoptée comme garant des droits fondamentaux durant cette période transitoire, stipule clairement que toute restriction à la liberté de circulation doit être dûment encadrée par la loi. Or, dans le cas d’Aliou Bah, il n’y a eu ni notification préalable ni décision judiciaire pour justifier un tel acte.
Cette nouvelle affaire, qui s’inscrit dans un contexte de tensions politiques et sociales croissantes, jette une ombre sur les engagements de la transition envers le respect des droits humains. Les FVG, fer de lance de la lutte pour la défense des libertés en Guinée, ont dénoncé avec vigueur cette mesure qu’elles qualifient de liberticide et illégale. Dans leur communiqué, elles réaffirment leur solidarité indéfectible envers Aliou Bah et exigent sa libération immédiate et sans condition.
Mais au-delà de l’indignation légitime, cette affaire pose une question fondamentale : quelle est la nature de cette transition si elle s’autorise à piétiner les droits qu’elle est censée protéger ? L’interdiction de sortie du territoire, sans cadre légal ni transparence, révèle une dérive dangereuse vers un autoritarisme masqué sous les oripeaux d’une transition politique.
Les citoyens guinéens et la communauté internationale doivent rester vigilants. Car c’est par ces actes, souvent banalisés mais dévastateurs pour les libertés individuelles, que se dessinent les contours d’un pouvoir qui se détourne de ses engagements. L’histoire récente de la Guinée nous rappelle avec force que les droits fondamentaux ne sont jamais acquis ; ils se défendent, chaque jour, face à ceux qui cherchent à les restreindre.
Aujourd’hui, Aliou Bah est privé de sa liberté de mouvement. Et demain, à qui le tour ?
Alagassimou L Diallo