Le climat politique en Guinée continue de s’alourdir. Aliou Bah, président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL), a été empêché de quitter le territoire national alors qu’il se rendait à Freetown, selon un communiqué de son parti. Cette interception, qualifiée de « privation de liberté », a été vivement condamnée par Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), qui dénonce une « folie liberticide » de la junte au pouvoir.
Détail de l’interpellation
Dans un communiqué officiel, le MoDeL affirme que son leader a été arrêté par les forces de sécurité à la frontière de Pamelap, avant que son véhicule ne soit escorté vers Conakry. « Son téléphone lui a été confisqué, et lui, ainsi que ses deux accompagnateurs, ont été contraints de monter dans sa voiture, conduite par un gendarme », précise le document.
Cette arrestation intervient alors qu’Aliou Bah avait récemment dénoncé des menaces de kidnapping à son encontre. Elle s’ajoute à une série d’enlèvements d’acteurs sociopolitiques en Guinée, notamment Foniké Mengué, Billo Bah, et Saadou Nimaga, dont on est toujours sans nouvelles depuis des mois.
Cellou Dalein Diallo hausse le ton
En réaction, Cellou Dalein Diallo n’a pas tardé à exprimer son indignation. « La folie liberticide de la junte qui règne à Conakry persiste et s’aggrave chaque jour », a-t-il affirmé dans une déclaration publique. L’ancien Premier ministre exige la libération immédiate et inconditionnelle d’Aliou Bah. « Je condamne fermement cette privation de liberté en dehors de toute base légale infligée au président du MoDeL », a-t-il ajouté.
Un contexte politique tendu
L’épisode relance les inquiétudes sur l’état des libertés publiques en Guinée. L’arrestation d’Aliou Bah survient dans un contexte où la junte militaire est de plus en plus critiquée pour sa gestion autoritaire. Ces derniers mois, plusieurs figures de la société civile et de l’opposition ont été arrêtées ou portées disparues, renforçant les accusations de dérives liberticides.
Alors que les appels à un retour à un cadre démocratique se multiplient, cet incident pourrait encore creuser le fossé entre les autorités de transition et une opposition qui se sent de plus en plus marginalisée.
Amadou Diallo