À quelques jours du début d'une année décisive, la Guinée retient son souffle. Alors que la transition militaire approche de son échéance, le jeu politique s'intensifie. Entre appels à manifester, critiques internationales et pressions internes, le CNRD doit démontrer sa capacité à honorer ses engagements et ramener le pays à l'ordre constitutionnel.
Avec un ton mesuré mais ferme, Dansoko a assuré que cet appel à manifester n’était en rien une incitation à la violence, mais plutôt un acte citoyen pour rappeler les autorités à leurs engagements. « Nous sommes d’accord avec cette sortie du porte-parole du gouvernement qui dit que la violence ne résout pas les problèmes. Les Forces Vives n’envisagent pas de faire de la violence, elles veulent simplement faire respecter les engagements pris entre le CNRD et la CEDEAO… Donc, il n’est pas question de violences, il est question de citoyenneté », a-t-il déclaré. En somme, le RPG arc-en-ciel semble vouloir jouer la carte de la responsabilité tout en affirmant que le calendrier initial de la transition ne saurait souffrir d’écarts.
Mais au-delà des mots, une réalité s’impose : l’isolement relatif des autorités de la transition sur la scène internationale. Dansoko pointe un fait troublant : l’absence d’un soutien notable de la part des institutions comme la CEDEAO et les partenaires financiers. « Si les autorités n’ont pas été accompagnées par la CEDEAO et les autres institutions financières, cela revient à dire qu’elles n’inspirent pas confiance », a-t-il martelé.
Ce constat met en lumière un dilemme profond : comment un gouvernement de transition peut-il prétendre incarner un leadership crédible et légitime si, sur la scène internationale, il peine à mobiliser les soutiens nécessaires pour mener à bien ses missions ? L’opposition politique, dont le RPG arc-en-ciel se fait le porte-voix, semble vouloir exploiter cette faiblesse pour galvaniser une opinion publique lassée par une transition qui s’éternise.
La question centrale demeure : les autorités de la transition sauront-elles respecter leurs engagements et conduire le pays vers un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais annoncés ? Ou faudra-t-il encore composer avec des prorogations qui risquent d’affaiblir davantage leur crédibilité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ?
Dans ce jeu d’échecs politique, la patience des citoyens et la vigilance des partenaires internationaux seront déterminantes. Une chose est certaine : le 6 janvier sera un test pour évaluer la capacité des différents acteurs à préserver le fragile équilibre du pays tout en se conformant aux aspirations d’une population qui attend plus que jamais des actes concrets et des résultats tangibles.
Algassimou L Diallo