La fin de la transition en Guinée, prévue pour le 31 décembre 2024, suscite une vague de controverses. Le Conseil national de la transition (CNT), qui était censé se retirer à l'issue de cette période, est aujourd’hui sous le feu des critiques de plusieurs acteurs sociopolitiques. Ces derniers, à l’instar du RPG Arc-en-ciel, exigent sa dissolution immédiate.
Lors de la récente assemblée générale hebdomadaire du parti, Mohamed Lamine Kamissoko, ancien député de la huitième législature, n’a pas mâché ses mots. Il a vigoureusement dénoncé le refus des membres du CNT de céder leur place, malgré l'accord préalable fixé à 24 mois entre la CEDEAO et la junte militaire. Pour Kamissoko, la transition a expiré, et avec elle, la légitimité du CNT. « Aujourd’hui, les 24 mois sont finis. Pour nous, il n’y a plus de transition, il n’y a plus de CNT », a-t-il affirmé avec fermeté.
Selon lui, les textes de loi élaborés par cette institution transitoire sont désormais caducs aux yeux du peuple guinéen. « Tout texte élaboré par le CNT ne saurait être accepté. Ce que vous allez mettre sur le papier, après un pouvoir normal, sera balayé. Le peuple marchera sur les principes de la démocratie », a-t-il déclaré avec conviction.
Les propos de Kamissoko traduisent une exaspération croissante face à une situation qui s’éternise. Cette position ferme révèle un malaise profond quant à la durée prolongée de la transition, et suscite des interrogations sur l'avenir de la gouvernance en Guinée. L'heure est venue de réévaluer le rôle et la pertinence du CNT, et de renouer avec les principes fondamentaux de la démocratie. Le peuple guinéen aspire à un retour à la normalité institutionnelle, et chaque jour qui passe prolonge l'incertitude et le désarroi.
Il est impératif que les acteurs en présence trouvent une solution consensuelle pour préserver la paix et la cohésion sociale. La dissolution du CNT pourrait être un premier pas vers la restauration de la confiance entre le peuple et ses institutions.
Amadou Diallo