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L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) crie au scandale. La convocation d’Ibrahima Chérif Bah, vice-président du parti, par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) illustre une fois de plus, selon l’opposition, la mise au pas d’un appareil judiciaire transformé en bras armé du pouvoir. Accusé de détournement de 10 millions de dollars lors de son mandat à la tête de la Banque centrale, Chérif Bah est au cœur d’une affaire qui, pour ses proches, ne relève pas de la justice mais bien de la politique.

Le parti de Cellou Dalein Diallo ne décolère pas. Dans un communiqué musclé, l’UFDG a fermement rejeté les accusations, qualifiant la procédure de « chasse aux sorcières ». Plus qu’un simple dossier judiciaire, c’est la crédibilité même de l’État de droit guinéen qui est en jeu. Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication du parti, n’hésite pas à pointer une justice « instrumentalisée pour écraser l’opposition et renforcer un pouvoir autoritaire ». Il rappelle que l’affaire, classée faute de preuves depuis des années, refait opportunément surface à un moment où la junte cherche à étouffer toute dissidence.

Cette stratégie, si elle se confirme, reflète une tendance alarmante. La CRIEF, censée incarner la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion, semble avoir dévié de son mandat initial pour devenir une arme au service d’une ambition politique. Le message est clair : tout opposant de poids, toute voix discordante, peut être réduite au silence sous le prétexte de la justice. Cette perception, qu’elle soit fondée ou non, nourrit un climat de méfiance et renforce l’idée que la justice guinéenne est sous tutelle.

À l’UFDG, les mots sont forts et les revendications claires : une justice équitable, impartiale et indépendante. « La Guinée ne peut pas continuer sur cette voie dangereuse où l’on persécute des opposants politiques tout en fermant les yeux sur des scandales financiers impliquant des proches du pouvoir », déclare Konaté. Une justice à deux vitesses n’a jamais été le socle d’une nation prospère.

Cette affaire soulève également des interrogations plus larges sur l’avenir politique du pays. La lutte contre la corruption, bien qu’indispensable, ne peut se faire au prix de l’éradication des contre-pouvoirs. En s’attaquant à Chérif Bah, la junte semble vouloir démontrer sa poigne, mais à quel prix ? Celui d’un recul démocratique ? Celui d’un isolement international accru ?

Alors que la CRIEF réfute toute motivation politique, il est difficile de ne pas y voir une tentative d’étouffer toute contestation. Les partenaires internationaux, attentifs aux signaux envoyés par la Guinée, observeront de près l’évolution de cette affaire. Car au-delà du sort de Chérif Bah, c’est bien l’image d’un pays tout entier qui est en jeu.

La justice peut-elle encore être le rempart de l’état de droit ? Ou est-elle irrévocablement devenue un outil de pouvoir ? Cette question, aujourd’hui, résonne bien au-delà des frontières de la Guinée. Et pour beaucoup, la réponse en dira long sur l’avenir d’une nation en quête de stabilité et de dignité.

Salim Bah, UFDG