Sans surprise, le 3ᵉ congrès du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), tenu ce samedi 25 janvier 2025 à Conakry, a renouvelé sa confiance en Lansana Kouyaté. L’ancien Premier ministre a été reconduit à la présidence du parti avec 119 voix, soit 82,6% des suffrages. Dans la foulée, il a été investi candidat du PEDN à la prochaine élection présidentielle, obtenant 76% des votes.
S’exprimant par visioconférence devant les militants et responsables du parti, Lansana Kouyaté a tenu à inscrire son message dans une vision durable :
« Mon souhait est que le parti ne meure pas à cause des valeurs qu’il porte. Parce que parfois des partis viennent et disparaissent. Je ne veux pas que le PEDN disparaisse. Donc, c’est un héritage que nous devons léguer pour ceux qui viendront après nous et ceux qui viendront après jusqu’à la fin. Je pense que c’est possible. Parce que l’impossible n’est pas Guinéen, l’impossible n’est pas le PEDN », a-t-il affirmé avec conviction.
Le congrès a également servi à renouveler plusieurs organes du parti, dont le comité national des jeunes, celui des femmes et des corporations. Hadja Sarangbè Condé, figure bien connue du PEDN, a été réélue présidente du comité national des femmes pour un mandat de cinq ans.
Cependant, ce rituel bien huilé laisse un goût amer. En Guinée, les congrès des partis politiques ne sont qu’une formalité, une mécanique bien rodée où le suspense est inexistant. Le président, souvent unique bailleur de fonds et figure incontournable, est reconduit sans contestation possible. Ce phénomène reflète une réalité bien éloignée des valeurs démocratiques que ces partis prétendent incarner.
Les congrès devraient être des moments de débat, d’ouverture et de renouvellement des idées. Pourtant, ils se transforment en scènes figées où l’opposition interne est absente et où la loyauté prime sur la compétition. Lansana Kouyaté, comme tant d’autres leaders politiques en Guinée, perpétue cette tradition de l’hégémonie, rendant illusoire l’idée d’une dynamique démocratique au sein des partis.
Au-delà des résultats attendus, une question persiste : comment les partis politiques guinéens peuvent-ils prétendre à un changement véritable s’ils ne le pratiquent pas en leur sein ? La réponse reste, pour l’instant, dans l’impasse.
Amadou Diallo