Le Tribunal de Dixinn suspend tous les congrès internes de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) à la suite d'une décision judiciaire retentissante. Ce verdict, en pleine guerre de succession au sein du principal parti d’opposition, divise et suscite des interrogations sur l’instrumentalisation de la justice dans la politique guinéenne.
Cette décision concerne l’ensemble des processus électifs internes du parti : du renouvellement des comités de base et des fédérations jusqu’au congrès national destiné à élire un nouveau président. Une mesure qui tombe à un moment clé pour la formation politique, alors que plusieurs tendances s’affrontent en coulisses pour le contrôle de l’UFDG.
L’annonce du jugement a provoqué des réactions contrastées. D’un côté, les soutiens d’Ousmane Gaoual Diallo, notamment regroupés au sein du Cercle des amis de Gaoual (CERAG), se félicitent de ce tournant judiciaire. Leur congrès, initialement prévu pour les 12 et 13 avril 2025, avait suscité une vive polémique au sein du parti, car il devait précéder celui de la direction nationale de l’UFDG, fixé aux 19 et 20 avril 2025. De l’autre, la direction du parti crie à la manœuvre politique et dénonce une instrumentalisation de la justice pour perturber son processus interne.
Dans les couloirs du tribunal, les débats se poursuivent. Les avocats de l’UFDG n’excluent pas de faire appel, tandis que les partisans d’Ousmane Gaoual Diallo jubilent. Une bataille politique et judiciaire qui ne fait que commencer et qui pourrait bien redessiner l’avenir de l’opposition en Guinée.
Amadou Diallo