Conakry, 1er mars 2025 – L’Assemblée générale du RPG Arc-en-ciel, tenue ce samedi à Conakry, a été marquée par des critiques acerbes contre la gestion de la transition en cours. L’ancien parti au pouvoir, toujours fidèle à son fondateur Alpha Condé, ne mâche pas ses mots : pour ses responsables, la junte militaire du CNRD a échoué à ramener la Guinée à l’ordre constitutionnel.
Dans une atmosphère surchauffée, Aboubacar Demba Dansoko, figure influente du RPG, a pris la parole devant une foule de militants déterminés. « Le CNRD est incapable d’organiser des élections en Guinée », a-t-il martelé, dénonçant une transition interminable et sans perspectives claires. Selon lui, l’initiative d’« immersion gouvernementale », lancée par les autorités dans les différentes régions du pays, ne serait qu’un subterfuge destiné à masquer un échec cuisant.
Un processus électoral au point mort ?
Dansoko a particulièrement fustigé le recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC), censé préparer le terrain pour des élections inclusives. « Descendez sur le terrain et constatez vous-mêmes : c’est une pagaille totale », a-t-il déclaré sous les acclamations de l’assemblée. Pour lui, tant que ce processus demeure chaotique, aucun scrutin crédible ne pourra avoir lieu.
Face à cette situation, l’ex-parti au pouvoir adopte un ton de défiance. « La seule chose que le CNRD puisse faire pour les Guinéens, c’est rendre le pouvoir », a lancé Dansoko, insistant sur la nécessité de reconnaître l’échec de cette transition. Selon lui, le pays est englué dans une crise institutionnelle sans précédent, avec un horizon politique toujours plus incertain.
Une nostalgie affichée du régime Condé
Au-delà des critiques, le RPG Arc-en-ciel n’oublie pas de défendre son héritage. Dansoko a tenu à exprimer la solidarité de son parti envers les prisonniers politiques, fustigeant ce qu’il qualifie d’atteintes aux libertés fondamentales sous la junte. « Sous le président Alpha Condé, les leaders politiques étaient libres, les journalistes étaient libres, la société civile était libre », a-t-il affirmé, non sans une pointe de nostalgie.
Dans l’enceinte du siège du RPG, les militants acquiescent, scandant des slogans en faveur du retour d’Alpha Condé. Si la transition se voulait une parenthèse vers un avenir démocratique, force est de constater que pour certains, elle est devenue synonyme d’immobilisme. Et le RPG Arc-en-ciel semble bien décidé à ne pas rester silencieux.
Saliou Keita