Gbessia, Conakry – Malgré l’annonce officielle de sa suspension par le ministère de l’Administration du Territoire, le RPG Arc-en-ciel refuse de se taire. Ce samedi, au siège du parti à Gbessia, l’ancien parti au pouvoir a tenu son assemblée générale hebdomadaire, dans une atmosphère empreinte de défiance et de mobilisation.

Drapeaux jaunes flottant au vent, militants en ébullition, slogans scandés à l’unisson : l’interdiction administrative semble n’avoir fait qu’attiser la détermination des cadres du parti d’Alpha Condé. Dans cette marée humaine, une voix s’élève, celle d’Aboubacar Demba Dansoko, membre influent du Bureau politique national du RPG. Son message est sans équivoque : seule une union sacrée des forces politiques peut faire barrage aux velléités de musellement de la transition.

Unité ou disparition politique ?

« Il est crucial que la classe politique comprenne qu’il est plus que jamais temps d’unir les forces pour l’intérêt supérieur de la Guinée », martèle Dansoko devant une foule

acquiesçant à chaque phrase. Selon lui, l’heure est grave : « Si la classe politique accepte la division, elle en sera responsable des conséquences. »

Dansoko ne mâche pas ses mots. Il dénonce avec virulence l’instrumentalisation de certains petits partis qu’il accuse d’être les « pions d’une stratégie visant à affaiblir l’opposition réelle ». Une mise en garde qui semble viser certains acteurs politiques jugés trop conciliants avec la junte en place.

Un parti en résistance

Malgré les pressions, le RPG Arc-en-ciel se veut inébranlable. « Depuis le 5 septembre 2021, nous n’avons pas dévié d’un iota. Nous savons que rien ne peut se faire dans ce pays sans le RPG Arc-en-ciel », assure Dansoko sous les applaudissements nourris des militants.

Ce rassemblement, tenu au lendemain de la suspension du parti, résonne comme un pied de nez aux autorités de la transition. Le RPG Arc-en-ciel affiche une posture de résistance et de défiance, laissant planer une interrogation : jusqu’où ira l’épreuve de force entre l’ancien parti au pouvoir et la junte militaire ?

Amadou Diallo